40 jeunes de la diversité sur les traces de Louverture et Mandela - Intexto, jounal nou
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Permettre aux aînés de passer du bon temps, venir en aide aux itinérants, les enfants défavorisés pour la prochaine rentrée scolaire, améliorer l’environnement, sont parmi les huit projets phares d’une quarantaine de jeunes qui prennent part à la 3e édition de l’Académie de leadership Louverture-Mandela (ALLM). Ces projets ont été présentés au ministre de la Lutte au racisme, Christopher Skeete, lors d’une conférence sur le leadership justement tenue au Sommet Afro, lundi.
«Ce ne sont pas des projets fictifs, c’est réel, a insisté le président du Fonds1804, Édouard Staco, chaque équipe dispose de 1000 dollars pour réaliser son projet.»
Le député de Sainte-Rose, à Laval, a, dans un premier temps, parlé aux jeunes de son parcours scolaire empreint de persévérance, de sa ténacité en politique. «J’ai pris 20 ans avant de me faire élire comme député », a-t-il dit.
Les participants à l’ALLM ont entre 15 et 17 ans. Mais, la nature des questions qu’ils ont adressées au ministre au cours de la période d’échanges dépasse largement leur jeunesse. Racisme, politique, l’indépendance et autant de questions personnelles ont animé le débat dans une ambiance d’apprentissage.
Un des jeunes justement a demandé au ministre s’il pensait que le Québec devrait être indépendant, ce qui a provoqué la surprise chez le député caquiste. Aussi, a-t-il rappelé d’emblée, « mon parti, la Coalition avenir Québec (CAQ) est nationaliste »
« Le Québec se pose cette question-là depuis la conquête. On va trouver autant de réponses que d’opinions», estime Christopher Skeete, dans un premier temps avant d’indiquer qu’ «il n’y a personne au Québec qui a la réponse. Si c’était aussi simple, on l’aurait eu déjà».
La brochette de jeunes de la diversité a aussi évoqué la question identitaire avec le ministre caquiste lors des discussions qui n’étaient pas de plus faciles.
«La pire des choses que j’entends de la part de jeunes: je ne me sens pas Québécois. Le problème c’est que beaucoup d’entre nous ne se sentent pas Québécois, admet le ministre, il faut prendre cette différence, trouver une façon de construire le Québec de demain avec sa diversité. »
La question du racisme a également soulevé avec celui qui est placé pour lutter contre le phénomène. Surtout que lui aussi, étant Métis, a eu à se battre personnellement contre des gens racistes. En ce sens Christopher Skeete, de père noir et d’une mère blanche, dit avoir vécu cela différemment.
«Parfois je me faisais traiter du mot en N, d’autres fois de tous les autres noms. La question que je reçois des Blancs: tu es aussi Noir que Blanc, pourquoi tu dis que tu es Noir. On me disait que je n’étais pas assez blanc pour être blanc, maintenant que je suis ministre, les gens voient du côté de ma mère un peu plus.»
Le ministre de la Lutte au racisme avait une mauvaise nouvelle pour les militants de la cause. Il rappelle que la question ne sera «jamais réglée » puisqu’à la base il s’agit « faiblesse humaine ». « Je pense que tout cela est insurmontable», a-t-il lancé aux jeunes.
«Le combat que je veux mener c’est de dire aux gens qu’on est tous imparfait, on a tous nos biais, de le cacher ce n’est nous rendre service et rendre service à la lutte au racisme » -C. Skeete.
Il a aussi été interrogé, par les jeunes, sur le fait que les politiciens ne tiennent pas leurs promesses faites en campagne électorale. Pourquoi… lui a demandé une jeune académicienne.
« Je te donne un peu raison, mais en même temps tu as tort, a répondu dans un premier temps le ministre, mon parti a rempli 88% des engagements. Et là ou tu as raison il reste 12% qui n’est pas rempli. La démocratie n’est pas parfaite»
M. Skeete a pris l’exemple du pont de Québec qui a défrayé les manchettes pour expliquer aux jeunes que ce n’est pas toujours évident la politique. « Mon parti avait promis un pont, mais une fois au pouvoir et quant on a vu la facture : on s’est dit : ouais…, on devrait peut-être changer d’idée. Parfois aussi on se rend compte que ce qu’on avait promis, ce n’est pas ce que les gens veulent finalement.»
L’ALLM
Ce programme de leadership est spécialement conçu pour les élèves du 2e cycle du secondaire. Il a pour but de t’accompagner pour que tu puisses développer toutes les qualités nécessaires à un bon leader. Tu apprendras à mieux te connaître, à acquérir de nouvelles compétences et à développer des comportements positifs qui te serviront toute ta vie. Ce programme te donnera les outils pour guider, influencer et inspirer les autres, que ce soit à l’école ou dans ta communauté.