Une clinique sans carte soleil à Montréal-Nord?
Pétition, kiosques, sollicitation, les citoyen(NEs) de Montréal-Nord se mobilisent avec le soutien de Parole d’excluEs, de la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ) et de la SHAPEM pour la mise sur pied d’une clinique de quartier dans le nord-est de Montréal-Nord et qui pourrait accueillir «tout le monde avec ou sans carte».
Ce projet porté par la communauté et qui se veut à la fois accessible, inclusive, ouverte à tous et accueillante, est né d’une courte étude de terrain réalisé par Parole d’exclues auprès des citoyens, des professionnels de la santé du quartier autour de l’« insuffisance des services ».
« Montréal-Nord, spécifiquement le nord-est est comme un désert médical », observe Veronica Tores, chargée du projet.
Cette Mexicaine est un médecin formé à l’étranger et doublée d’une maîtrise en Santé publique de l’Université de Montréal (UdeM).
« Avec ou sans carte »
Les Nord-montréalais(Es) sont confronté(Es) au quotidien au difficile accès aux soins et des services de santé dans leur quartier. Une courte étude terrain réalisée en 2015 par Parole d’excluEs, auprès des citoyen(NEs) du quartier et d’intervenant(Es) et professionnel(Les) de la santé, révèle des défis importants lié à l’accès aux soins de santé.
Cette clinique, baptisée pour le moment « La clinique Lapierre » offrira un accueil personnalisé, la présence de professionnels de la santé incluant des médecins, des infirmières, ainsi que des intervenants sociaux. Et elle devrait accorder des soins à tout le monde.
«C’est une clinique où est-ce qu’on pourra recevoir des soins grâce à sa carte maladie ou non. On sait que dans ce quartier, il y a un fort taux d’immigration, on veut donner un service qu’il n’y a pas ailleurs», affirme Dany Estriplet, infirmier clinicien de l’UdeM et très impliqué dans le projet.
La clinique de quartier a déjà reçu un appui financier de l’arrondissement de Montréal-Nord et de la ville de Montréal et les initiateurs discutent avec le CIUSS de la Pointe-de-l’Île en vue de trouver des appuis, notamment financiers.
«La santé ne fait pas partie de nos compétences, mais compte tenu des défis auxquels on fait face, parfois il faut déroger un petit peu», soutient Christine Black, la mairesse de Montréal-Nord qui appuie l’initiative.
Au total, le projet a besoin de 300 000 dollars pour démarrer. Afin d’aller cogner à la porte du gouvernement du Québec, Parole d’exclu(es) fait circuler une pétition en ligne et dans ses locaux sur la rue Lapierre, Montréal-Nord, en vue d’obtenir 5 000 signatures.
« On porterait alors la pétition à l’Assemblée nationale afin de demander au gouvernement de nous fournir de l’aide», espère la Dre Tores qui mène tambour battant le projet.
Sans cet appui du ministère de la santé, le comité citoyen sur la santé, Parole d’excluEs et la FIQ craignent que le projet n’aboutissent pas ou ne soit pas pérenne.
Pour signer la pétition : http://www.parole-dexclues.ca/clinique-mtlnord/