Immigration: Québec «en prendra moins» en 2019
Sans surprise et fidèle à sa promesse électorale le gouvernement caquiste de François Legault vient de confirmer son objectif d’abaisser le seuil de personnes à accueillir en 2019 à 40 000 seulement.
Dans son Plan déposé mardi les caquistes parlent de « courage nécessaire de mieux accueillir et soutenir les personnes immigrantes » alors que les partis d’opposition évoquent un « Plan illogique et antiéconomique » ou d’un « manque de courage ».
« Diminuer les seuils d’immigration à 40 000 est une proposition des plus antiéconomique. La pénurie de main-d’œuvre empêche nos entreprises de croître et de se développer….Le gouvernement a choisi de ne pas les écouter.»-Dominique Anglade, porte-parole de la première opposition officielle (PLQ).
Le ministre de l’Immigration ne le voit pas de cet œil, en revanche. Dans un communiqué Simon Jolin-Barette dénote que ce Plan marque la volonté du gouvernement de faciliter le processus d’intégration sur le marché du travail et dans la société québécoise, notamment en améliorant la francisation et l’intégration des personnes immigrantes.
« Après plusieurs années de laxisme, le gouvernement actuel démontre le courage nécessaire pour assurer le succès de l’immigration au Québec. »-Simon Jolin-Barette.
Selon les données de Statistiques Canada de 2017, le taux de chômage au Québec se chiffre à 6,1% pour l’ensemble de la population. Alors que chez les personnes immigrantes arrivées il y a 5 ans et moins, on parle d’un taux de 15,8%.
Répartition des 40 000
• 21 700 à 24 300 personnes dans la catégorie de l’immigration économique, qui inclut notamment les travailleurs qualifiés et les gens d’affaires;
• 8 900 à 9 400 personnes dans la catégorie du regroupement familial;
• 6 800 à 7 500 personnes dans la catégorie des réfugiés et personnes en situation semblable.
Pour sa part, le député de Laurier-Dorion et responsable en matière d’immigration pour Québec solidaire, Andrés Fontecilla, dénonce le manque de courage et de jugement du gouvernement caquiste.
Il égratigne au passage le bilan libéral en matière d’intégration des immigrants du même souffle.
« Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, aurait pu commencer par s’engager à utiliser l’entièreté des transferts fédéraux pour l’immigration. Si le Parti libéral avait dépensé tout cet argent réellement en immigration, il n’y aurait pas eu autant de problèmes de francisation, de chômage, de discrimination. »_A. Fontecilla
Plusieurs catégories ou sous-catégories d’immigrants verront leur nombre réduit considérablement. Le programme de regroupement familial ou la catégorie de réfugiés au sens de la Convention de Genève seront touché par ce régime amaigrissant en matière d’immigration.
• entre 8 900 et 9 400 personnes dans la catégorie du regroupement familial;
• entre 6 800 et 7 500 personnes dans la catégorie des réfugiés et personnes en situation semblable, incluant :
• 1 150 à 1 200 réfugiés pris en charge par l’État;
• 3 250 à 3 600 réfugiés visés par un parrainage collectif
• 2 400 à 2 700 réfugiés reconnus sur place;
• entre 600 et 800 autres immigrants.
Le ministre québécois de l’Immigration Simon Jolin-Barette doit rencontrer la presse mercredi pour discuter de son nouveau Plan avec les journalistes.