Une quinzaine de jeunes d’origine haïtienne de six écoles différentes sur l’île de Montréal, ont été honorés, le 27 juin dernier, pour leur persévérance scolaire par le Projet SuDen, en collaboration avec le Fonds 1804.

Le prix du Projet SuDen (Su pour Suzane, la grand-mère et Den pour Denise, la mère) de Priscilla Authier, initiatrice du projet, est à sa première édition et ne vise que des jeunes de la communauté haïtienne.

Yoan Holly, un de ces jeunes de l’école secondaire Jean-Grou, à Rivière-des-Prairies, a loupé son programme enrichi dès secondaire-3. Ses difficultés scolaires se sont poursuivies en secondaire-4 jusqu’à une intervention de son établissement scolaire auprès de ses parents.

«J’ai reçu un appel de l’école pour me dire : Mme, vous avez un bon garçon, mais à l’école, cela ne marche pas.», témoigne Jessica Holly, sa mère, lors de la cérémonie de remise de prix à La Providence.

«Une fois, je me suis assise avec lui et je lui ai dit : si je pouvais m’asseoir sur les bancs de l’école à ta place, je l’aurais fait. Tu es un bon garçon et je sais que tu es capable. À la fin de la conversation, il m’a dit : maman, je vais changer.»-

Jessica Holly

Mme Holly se réjouit aujourd’hui de voir le progrès de son garçon grâce notamment aux efforts conjugués de ses coachs et de sa famille.

Soledad Casimir, l’autre jeune honorée au même moment, est arrivée au Québec à la suite du tremblement de terre en Haïti, le 12 janvier 2010. C’est sa grande sœur, Fabienne Casimir, qui l’accueille et tente de l’intégrer non sans difficulté majeure.

« C’est une fille super forte avec beaucoup de caractère, on s’est battu un peu avant de trouver l’équilibre.»– F. Casimir.

Crise identitaire

Priscilla Authier (aka Priscilla Li La), à l’origine du Projet SuDen est passée elle aussi par des difficultés scolaire,  plus jeune. Sa grand-mère et sa mère, toutes deux Haïtiennes, l’ont épaulée afin qu’elle puisse passer à travers.

De père québécois, la jeune Priscilla était en pleine crise de confiance en elle-même et cherchait régulièrement son identité.

Mme Authier est aujourd’hui intervenante scolaire au secondaire. Pour elle, l’éducation a un rôle important das l’avancement de la communauté haïtienne de Montréal, d’où son implication.

La mission première de SuDen est de mettre de l’avant la valeur de l’éducation et de la persévérance scolaire dans la communauté haïtienne, rappelle Mme Authier.

Le Fonds 1804 pour la persévérance scolaire collabore avec le Projet SuDen. Édouard Staco, le président, ainsi que le député Frantz Benjamin (ancien cofondateur du Fonds) assistaient tous deux à la cérémonie.

« On veut collaborer, dit Édouard Staco, c’est comme ça qu’on arrivera à faire avancer les causes et non pas d’aller vers un esprit de compétitivité.»

« C’est l’idée de ce proverbe africain qui dit : ça prend tout un village pour réaliser le succès d’un enfant. Alors, c’est le village qui est là aujourd’hui : Priscilla, les intervenants, le Fonds 1804, le Sommet des jeunes noirs entre autres. »-Frantz Benjamin, député libéral de Viau.

En plus de nombreux cadeau qu’ils ont reçus, le Fonds 1804 a offert deux ordinateurs portables à ces deux jeunes.