Colmater la fracture numérique chez les Noirs: 2e phase
Photo: Page Facebook du SdesJ
Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires (SDESJ) aborde présentement la seconde phase de son programme baptisée 4 C, pour Communauté connectée pour contrer la COVID-19 . Cette initiative vise à offrir à plus de 1500 jeunes l’accès gratuit à l’ordinateur, et surtout du soutien technique et de l’accompagnement, en vue de faire face à la fracture numérique, amplifiée par la Covid-19.
700 familles additionnelles sont visées par cette phase, ce qui porte l’objectif à 1200 ménages pour plus de 1500 jeunes, a annoncé le président du SDESJ, Edouard Staco, dans une interview accordée à In Texto.
1200 ordinateurs seront distribués à des familles éligibles, a-t-il précisé, exprimant sa satisfaction du succès de la première phase dont l’objectif de 500 familles pour 1000 jeunes a été largement atteint.
« 503 familles ont été touchées. Considérant qu’une famille compte souvent deux enfants, on peut dire que plus de 1000 jeunes ont donc été atteints », a-t-il fait remarquer.
De l’origine du programme 4 C
Ce programme a été conçu pour aider les familles à faibles revenus, à faire face à la fracture numérique dans le contexte de la pandémie Covid-19, c’est-à-dire dans le cadre d’une urgence.
Offrant aux familles ciblées : l’accès à un ordinateur; l’accès à l’internet (si elles n’en ont pas); du soutien technique; et de l’accompagnement, cette initiative fournit aux jeunes des outils leur permettant d’exercer leur citoyenneté numérique : assurer leur suivi scolaire, avoir un comportement sécuritaire sur l’internet, sachant distinguer les risques et les avantages de l’utilisation des médias sociaux, a, par ailleurs, expliqué Edouard Staco.
«Ce besoin qui a été renforcé par la présence de la Covid-19, comme une urgence, demeure encore, d’où la nécessité de la seconde phase du programme », a-t-il souligné.
Comment s’inscrire à la deuxième phase?
Les procédés d’inscription utilisés lors de la phase 1 ne changent pas. Les gens peuvent s’inscrire via les organismes communautaires. Les écoles également peuvent référer du monde (comme la commission scolaire de Laval l’avait fait, par exemple). Quant aux autres individus, ils peuvent se rendre directement sur le site du Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires à l’adresse : www.sdesj.org, ou appeler au : 514 827 6647.
Les critères d’éligibilité
Tout le monde n’est pas éligible, a prévenu M. Staco. Les familles retenues sont celles à faibles revenus, c’est-à-dire ne dépassant pas 40 000 dollars par année. De plus, la famille qui postule doit compter au moins un jeune en âge scolaire : moins de 18 ans ou plus, mais qui va à l’école.
Une vérification sera faite en ce sens, a-t-il lâché, afin d’éviter que des gens qui ne sont pas réellement dans le besoin, ne viennent enlever la chance à ceux qui sont de véritables nécessiteux.
90 000 dollars ont été investis dans le programme 4C dont la première phase a été financée par la Fondation Chagnon. De ce chiffre, 550 000 dollars sont fournis par le Centraide du Grand Montréal pour la réalisation de la seconde phase, a indiqué M. Staco qui se dit ouvert à d’autres partenaires, dont les élus locaux.
Il en a profité pour saluer la contribution du député de Viau, Frantz Benjamin, et du représentant de la circonscription de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla.
Comme à la première phase, les ordinateurs iront chez des familles qualifiées, vivant un peu partout : Montréal-Nord, Saint-Michel, Laval… et même dans des endroits jugés plus favorisés, mais où « il peut y avoir des familles défavorisées. »
« On ne veut pas éliminer une famille parce qu’elle n’est pas à la bonne adresse », a conclu Édouard Staco.
Regroupant une quarantaine d’organismes, le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires est un réseau novateur, dont la mission est de contribuer à l’essor économique et social du Québec en particulier et du Canada en général, à travers l’apport de cette categorie.
Notons que la fracture numérique concerne les inégalités dans l’usage et l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC), comme les téléphones portables, l’ordinateur ou le réseau Internet.