Droit de filmer la police:le SPVM confirme
À la faveur d’un événement survenu le 7 août dernier à Montréal-Nord au cours duquel, un jeune de 13 ans a subi un placage au sol par des policiers « pour avoir filmé une intervention policière » selon des internautes sur les réseaux sociaux, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dément non seulement, mais confirme que les citoyens ont le droit de filmer.
Les policiers ont été appelés entre 23h et minuit pour un incident sur la rue Emmery impliquant une quinzaine de jeunes. Quelques jours plus tard, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrant un policier qui agrippe un jeune Blanc, en arrière, par le cou avant de le plaquer au sol.
On peut voir aussi dans la séquence diffusée des policiers qui asperge de poivre de Cayenne des jeunes. Un d’entre des agents a tenté de récupéré le téléphone cellulaire. Sur les plateformes sociales, les gens accusent les policiers d’avoir voulu empêcher les jeunes de filmer la scène, ce que réfute le SPVM.
« Les gens ont le droit de filmer. Mais, il faut comprendre qu’il faut juste le faire de manière sécuritaire. Il ne faut pas être dans une zone ou une bulle de policier durant une intervention.»
confirme Jean-Pierre Brabant, porte-parole du corps policier.
M. Bradant justifie l’utilisation de poivre de Cayenne et la tentative de récupération des appareils par le fait les lumières de ces outils aveuglaient et entravaient le travail de la police à ce moment-là. «Lorsqu’on filme le soir, il y a souvent des lumières sur ses appareils qui dérangent.», fait remarquer le porte-parole.
Caméra portative
Le parti Ensemble Montréal (opposition à la Ville) s’apprête par ailleurs à présenter une motion en trois points en particulier sur le « droit de filmer une intervention policière », ce que reconnait le porte-parole de la police.
Abdelhaq Sari, porte-parole de l’opposition en matière de sécurité parle également de la nécessité de « bannir l’encolure vasculaire » ou technique d’étranglement. La motion exige aussi le port de caméra par les policiers lors des interventions.
«Cela permettrait d’avoir l’image et l’audio de toute l’intervention policière pour voir tous les cotés de la médaille. À ce moment-là, si le policier a fait son travail comme il faut, on ne pourra que le féliciter.»-
Abdelhaq Sari, conseiller municipal à Montréal-Nord.
Le conseiller municipal déplore que la mairesse Valérie Plante refuse toujours d’autoriser les caméras portatives sous prétexte qu’elles seraient trop coûteuses.
« Maintenant, on est en train de payer le prix qui est beaucoup plus coûteux aujourd’hui », selon le conseiller municipal.
D’un autre côté, Marvin Rotrand, le conseiller indépendant et allié de Ensemble Montréal sur ces questions, doit présenter trois motions qui visent.
- à confirmer de façon explicite le droit des citoyens de filmer la police
- à promouvoir la transparence ainsi qu’à protéger le droit à la protection des renseignements personnels et les libertés civiles par rapport à l’utilisation des technologies de surveillance par le Service de police de Montréal,
- à féliciter Monsieur Dan Philip pour sa contribution à la cause des droits civils et de l’égalité raciale au Québec
Depuis l’assassinat en direct de George Floyd à Mineapolis aux USA par Derek Chauvin, un policier blanc qui a forcé son cou avec genou pendant plus de huit minutes, un grand mouvement mondial autour de l’importance de la vie des Noirs a cours.
Des manifestations ont eu lieu à travers le monde dont plusieurs grands rassemblements à Montréal pour dénoncer le racisme systémique, la brutalité policière envers les populations noires dans le monde ou encore certaines techniques jugées dangereuses, comme la prise d’encolure.
Le SPVM a, dans la foulée, reconnu le profilage racial, le racisme systémique. Le corps policiers a même publié une nouvelle Politique sur les interpellations. Mais elle n’a pas convaincu grand monde.