Montréal 2021: candidats de la diversité recherchés
Des candidats de la diversité, des deux principaux partis politiques montréalais, dont la plupart avait perdu les élections de 2017 lors d'une réunion bilan à Montréal
Les deux principaux partis municipaux sur l’île de Montréal (Ensemble Montréal et Projet Montréal) s’engageraient à présenter davantage de personnes issues de la diversité lors des municipales du 7 novembre 2021.
C’est ce que In Texto comprend d’une entrevue avec le président de Projet Motréal (Guedwig Bernier) et d’une lettre adressée à la Maison d’Haïti par Marvin Rotrand, conseiller de Cote-des-Neiges, qui s’apprête à présenter le 16 novembre prochain une motion en ce sens au Conseil de Ville.
« J’ai été contacté par Lionel Perez, chef intérimaire d’Ensemble Montréal – l’ancienne Équipe Coderre, qui a élu 6 des 7 candidats de la minorité visible en 2017 – qui m’a informé de son appui à la motion. Son parti recrute déjà pour présenter une équipe diversifiée sur le plan racial qui reflète vraiment Montréal.», affirme M. Rotrand dans cette correspondance à la MdH.
De son coté, Projet Montréal parle de 30 et même d’une quarantaine d’élus de la diversité comme visée électorale lors des prochaines élections, un sujet qui provoque déjà des tensions au sein de la formation politique.
M. Bernier promet que son parti s’assurera que des candidats de la diversité aillent dans des arrondissements ou district acquis à Projet Montréal.
La motion de Marvin Rotrand, Conseiller municipal du district de Snowdon depuis 38 ans, est appuyée même par Giuliana Fumagalli, mairesse de l’arrondissement de Villeray – SaintMichel – Parc-Extension
Texte de la Motion
1 – Que les partis politiques municipaux s’engagent à redoubler d’efforts pour promouvoir les candidatures de Montréalais issus de minorités visibles dans des sièges gagnants en vue des élections municipales de 2021;
2 – Que les partis politiques municipaux envisagent de modifier leurs statuts pour veiller à ce qu’un tiers des candidats au Conseil municipal soient des personnes de couleur et des personnes d’origine autochtone;
3 – Que le conseil municipal invite le Conseil interculturel de Montréal à offrir son expertise aux partis municipaux dans leurs efforts pour présenter une équipe de candidats qui soit plus représentative de la population montréalaise;
4 – Que les organismes montréalais qui représentent les minorités visibles soient encouragés à faire la promotion de candidatures de personnes intéressées à siéger au conseil municipal et dans les conseils d’arrondissements;
5 – Que le Bureau des élections poursuive ses efforts visant à informer les personnes issues des différentes communautés culturelles montréalaises et à les encourager à se présenter aux élections municipales de 2021, que ce soit au sein d’un parti politique ou comme indépendants;
Candidats poteaux
« Dans le passé, les partis ont été critiqués pour nommer des candidats minoritaires au dernier moment et dans les sièges où le parti est faible et peu susceptible de gagner simplement pour dire que la liste est « diverse ». Cette pratique doit cesser. »- M. Rotrand.
Faute de modèle en politique, manque d’intérêt, à tout le moins, peu de personnes des minorités visibles hésitent à mettre leur face sur un poteau advenant des élections.
Voilà pour le conseiller Rotrand débute une campagne de sensibilisation et appelle la Maison d’Haïti à l’aide en ce sens.
« …inciter des personnes talentueuses de votre communauté à se manifester peuvent faire une différence et leurs votes peuvent aider à stimuler ce changement. », écrit-il.
Outre a mairesse de Saint-Michel, élue sous le parapluie de Projet Montréal, plusieurs organismes comme le Centre de recherche action sur les relations raciales (CRARR), la Ligue des Noirs du Québec ou encore l’Association jamaïcaine de Montréal (AJM) soutiennent la démarche du conseiller de Snowdon.
« Dans certains districts, les minorités visibles constituent presque la moitié de la population, et pourtant il n’y a aucun élu issu de ces groupes. Les barrières à la mise en candidature et à l’élection sont très réelles », déplore Mme Sharon Nelson, première vice-président de l’AJM.
Pour Max Stanley Bazin, porte-parole de la Ligue des Noirs, la sous-représentation des minorités visibles mène à l’inaction et au manque d’imputabilité dans la mise en œuvre de mesures fondamentales comme l’accès à l’égalité dans l’emploi à la Ville.
« Quand on n’est pas à la table décisionnelle, et sans aucune voix au Conseil, on n’a aucune influence réelle. Notre exclusion de la vie municipale, ça commence au Conseil »- M.S. Bazin.
Quant au directeur général du CRARR, Fo Niemi, l’absence de diversité raciale au Conseil municipal a de sérieuses répercussions sur les priorités et les décisions du Comité exécutif et des commissions permanentes.
«Les formations politiques ont pris tous les moyens nécessaires pour assurer la participation des femmes à titre de candidates et d’élues. Elles doivent faire la même chose maintenant pour les personnes racisées et autochtones et les nommer candidats dans des districts dits prenables », dit monsieur Niemi.
Plusieurs organismes tels la West Island Black Community Association, l’Association des Philippines de Montréal et des Banlieux et l’Association tamoule dans le district de Côtedes-Neiges appuient également cette motion.