L’appui fédéral aux Noirs du Canada se concrétise dans Bourassa - Intexto, jounal nou
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De gauche à droite : Pauline Dorval-Lindor, Centre Jean-Paul-Lemay ; Sheilla Fortuné, Maison des jeunes L'Ouverture ; Louis-Edgar Jean-Francois, Groupe 3737 ; Will Prosper, Hoodstock ; Ed Vertus, Groupe 3737 ; Guerline Rigaud, Maison Sam X.
Même s’il croit que «le rattrapage va être long à faire.», Will Prosper de Hoodstock, un organisme générateur d’espaces de dialogues et des initiatives mobilisatrices pour éliminer les inégalités systémiques et développer des communautés solidaires, se dit «très content de voir » des initiatives comme «Appuyer les communautés noires au canada » du gouvernement fédéral.
Même son de cloche de Roger Petit-Frère du Centre Jean-Paul Lemay, un organisme qui offre des rafraichissements scolaires principalement à des personnes immigrantes afin qu’elles obtiennent leur secondaire-5.
« Pour moi, ce gouvernement du Canada agit en lien avec sa décision de reconnaître le racisme systémique au pays. Ce n’est pas vrai que les OBNL dirigés par les Noirs.es ont les mêmes chances de faire accepter leur projet par les bailleurs de fonds.», dit-il.
C’est en janvier 2018, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le Canada avait officiellement reconnu la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine proclamée par les Nations Unies, qui s’étend de 2015 à 2024.
Ce sera long le rattrapage
En vue de soutenir cette démarche, Ottawa a budgétisé, en 2019, un fonds de 25 millions de dollars sur 5 ans, afin d’aider les organismes à mieux servir les Canadiens noirs.
« On est contents de voir que des initiatives comme cela qui se produisent. Mais c’est bien en deçà des besoins. Il y a un recul depuis plusieurs années. Le rattrapage va être long à faire.», fait remarquer Will Prosper de Hoodstock avant de rappeler que «de manière générale, les organismes des communautés noires ne bénéficiaient pas de ces subventions.»
D’autres observations de l’activiste communautaire portent sur l’allègement des critères dans les demandes de financement et un processus plus facile à compléter selon lui.
« Juste remplir ces demandes là ce n’est pas un travail de 5h. J’ai vu, pour certaines demandes une réduction de la charge des demandes. J’espère qu’on va continuer à poursuivre en ce sens-là.»-W.Prosper.
Près de 40 organismes des communautés noires du Québec viennent de se partager une enveloppe de plus d’un million de dollars dans le cadre d’un processus mené par le Groupe 3737 pour le compte du gouvernement fédéral.
À Montréal-Nord près d’une demi-douzaine d’organismes ont reçu 160 000 dollars en subvention, dont la Clinique juridique du quartier, Hoodstock, Maison Sam X. Les montants varient entre 10000 et $40 000.
La dirigeante de la Clnique juridique, l’avocate Marie-Livia Beaugé, dit apprécier le geste mais estime qu’il est encore tôt d’en mesurer l’impact pour l’instant.
« On vient de recevoir cela et c’est certains que cela va nous aider.»-M.L Beaugé
Seulement dans le comté de Bourassa les organismes noirs ont reçu 340 000$ en subvention de toute sorte.
Les Noirs au Québec
• En 2016, la province comptait 319 230 personnes de race noire
• 84% d’entre eux (soit 268 685) sont dans la grande région de Montréal
• Seulement 16% (soit un peu plus de 50 000) sont établis en région.
Les dirigeants communautaires s’accordent pour dire que cette catégorie de la population était laissée-pour-compte. Roger Peitit-Frère va même jusqu’à considérer que les principaux organismes qui butent à des refus sont généralement ceux qui sont dirigés par les membres du Regroupement des intervenants et intervenantes d’origine haïtienne (RIIOH) en raison de la façon dont le système a été construit.
«Même chose quand le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM) octroie des fonds à Montréal-Nord. Je crois sans aucun doute que le biais systémique est la principale raison à tout cela.»
Roger Petit-Frère
Le provincial et le municipal absents
À l’instar de Will Prosper, M.Petit-Frère déplore qu’au niveau provincial ou municipal ce type d’initiatives ne voit pas le jour.
Le dirigeant du CJPL qui a eu des rencontres avec au moins trois ministres du gouvernement du Québec au cours des 6 derniers mois, plaide en faveur de la « mise en place de fonds dédiés au développement des communautés noires.»
« Pour moi, dit-il, c’est un moindre mal tant et aussi longtemps que les inégalités de chance perdurent. Je crois qu’à des problèmes spécifiques, il faut amener des solutions spécifiques. »
Outre le fonds de 25 millions, le gouvernement fédéral a mis sur pied un « Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires, ou PECN » qui consiste en un partenariat entre le gouvernement du Canada et des organisations commerciales dirigées par des membres de la communauté noire et des institutions financières.
On parle d’un investissement pouvant aller jusqu’à 221 millions de dollars sur quatre ans.
Ce programme prévoit :