Montréal-Nord: le syndicat des cols bleus pointe la Ville dans les délais - Intexto, jounal nou
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Luc Bisson, président du syndicat des cols bleus et Frantz Élie
Le Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal (Scfp301) accuse l’arrondissement de Montréal-Nord d’avoir occasionné des délais dans le règlement des griefs de ses membres victimes de discrimination et de racisme systémique après avoir été lui-même aussi l’objet de vives critiques pour défaut de représentation.
Lorsque cette histoire faisait les manchettes, en janvier 2020, le Scfp301 affirme s’être mis au travail au même moment avec la Ville afin de régler la situation.
«L’employeur nous a mis sur une piste de collaboration et il a décidé de partir en cavalier seul, ce qui a occasionné des délais.», déclare Luc Bisson l’actuel président, en entrevue à In texto.
« On s’est aperçu, suite à des appels des membres, que la Ville avait procédé à des rencontres avec un plan d’action. Ça nous a pris par surprise.», ajoute le syndicaliste.
Saupoudrage
De son côté, Frantz Élie, l’un des porte-parole du syndicat soutient, tel que le mentionne le rapport du professeur Soares, qu’« il y a une responsabilité qui incombe à l’employeur.»
Il affirme, lui aussi, qu’au tout début, l’arrondissement ne manifestait pas de ferme volonté de traiter cette crise dans sa globalité et que le syndicat « n’avait pas à ce moment-là un partenaire.»
« Nous, on a senti du coté de l’employeur des tentatives de dévier le débat, de ne pas s’attaquer au fond du problème, mais de faire des mesures disparates pour calmer les gens.»-Frantz Élie
Tout ceci avait amené de faux espoir à beaucoup de cols bleus au point que ces derniers « ont pensé que les choses allaient se faire à cette vitesse là. Ça n’a pas été le cas.»
Problème de communication
En rencontre avec l’équipe de fin de semaine, vendredi dernier, le 301 a reconnu avoir manqué à ses devoirs de communiquer ses informations aux membres. Les cols n’avaient pas de nouvelles de leur syndicat depuis début 2020 « lorsque le feu a pogné »
« Nous aurions probablement dû communiquer. Et ça ce matin nous l’avons admis. C’est un défaut. On en convient. Depuis ces rencontres initiales nous n’avions pas eu de percées, mais nous aurions dû le dire.», concède M.Élie.
Idem pour le président Luc Bisson qui pense la «communication aurait pu être supérieure avec les membres.»
Protocole de règlement
Le Scfp301 tente de se rattraper en multipliant les vis-à-vis avec la ville et avec les membres. Une réunion a eu lieu vendredi en vue de la signature d’un protocole de règlement de la situation d’ici au 25 novembre.
« Nous avons convenu avec l’arrondissement qu’il y aurait un délai bien défini pour traiter tous les griefs d’aspect discriminatoire.»
La direction de l’arrondissement confirme la tenue de ces rencontres et annonce vouloir régler ces questions rapidement.
« Suite aux dénonciations de discrimination, nous sommes à pied d’œuvre et nous maintenons un dialogue constant avec les cols bleus »- Rachel Laperrière, directrice générale, dans un courriel à In Texto.
Seulement en 2021, près de 50 rencontres ont eu lieu, en ce sens avec le syndicat en mettant à contribution les cols bleus.
« Nous travaillons à enrayer la discrimination systémique touchant les mouvements de personnel (formations, examens, affichages, assignations, etc.) et nous sommes présentement au travail avec le syndicat dans le but de régler les griefs traitant des préjudices subis », dit-elle.
Formations, on repart à zéro
Dans le cadre de la « Révision des pratiques », la Ville annonce que les échecs de formation antérieurs ont été annulés, que les discussions avec le syndicat ont lieu actuellement autour de « l’affectation des postes et de l’accès aux fonctions supérieures afin d’éviter les préjudices. » Les listes d’éligibilité sont transmises au syndicat pour validation.
Voici la liste complète de ce que la Ville dit avoir réalisé dans ce dossier.
• Seulement en 2021, plus de vingt (20) rencontres d’échanges de la direction avec tous les groupes des employé.e.s cols bleus en neuf mois;
• 52 demandes spécifiques ou requêtes ont été déposées par les employé.e.s lors de ces rencontres et les deux tiers de ces demandes sont aujourd’hui réglées;
• Cinq (5) médiations (10 rencontres) avec des employé.e.s ou des groupes d’employé.e.s qui étaient lésés, par des conflits, soit d’équipe ou entre 2 personnes.
• 19 rencontres avec des employé.e.s cols bleus qui souhaitaient se confier et témoigner au plan humain de leur vécu auprès de la Direction des ressources humaines.
• 14 bulletins d’information (Nouvelles Express), spécialement dédiés aux employé.e.s cols bleus, portant sur les avancées réalisées;
• 20 rencontres depuis 2020 du nouveau Comité interne sur les relations interculturelles (CIRI) composé de cols bleus et de gestionnaires, pour améliorer le climat de travail.
Révision des pratiques
• Co-construction avec le syndicat de nouvelles façons de faire pour des mouvements de personnel cols bleus sans discrimination et racisme. Tous les processus de formation et d’examen ont été revus, notamment l’examen des chauffeurs C qui avait été dénoncé par les cols bleus comme étant un système visant à éliminer les candidats de minorités visibles.
• Les employé.e.s bénéficient maintenant d’une formation qualifiante, par la Ville (MRA), auront un mentor col bleu pour pratiquer durant un temps de travail déterminé.
• Tous les échecs de formation antérieurs ont été annulés.
• Nous discutons actuellement avec le syndicat de l’affectation des postes et de l’accès aux fonctions supérieures afin d’éviter les préjudices. Les listes d’éligibilité sont transmises au syndicat pour validation
• Modification des façons de faire de l’équipe de gestion dans une approche axée sur la bienveillance, le respect, l’équité et la réaffirmation de l’importance de la richesse de la diversité.
Prévention
• Mise en place du plan Équité, diversité inclusion (ÉDI), avec l’aide de collaborateurs de la Ville de Montréal, notamment la Commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques, et d’un comité d’experts externes (1re rencontre à venir).
• Création d’un poste de conseillère – Équité, diversité, inclusion (ÉDI) et développement de compétences, le premier poste du genre, à l’échelle de la Ville.
• Accompagnement des employé.e.s dans une démarche de développement des compétences, avec l’appui des gestionnaires, dans le but de leur permettre de mettre toutes les chances de leur côté afin d’accéder, ultimement, à des fonctions supérieures.
• Déploiement d’un parcours de formation ÉDI dont bénéficieront tous et toutes les employé.e.s (tous les titres de postes), particulièrement les cols bleus et les gestionnaires de cols bleus.
• Coaching des gestionnaires afin de les aider à se doter des meilleurs comportements et pratiques en matière de gestion de la diversité en milieu de travail.
Il a dit
« C’est leur opinion. »- Luc Bisson aux allégations de défaut de représentation syndicale.
« On n’a refusé aucun grief. Ce qu’on dénonce remonte à 2016. Moi, je suis arrivé à la tête du syndicat en 2020 et sous ma présidence aucun grief n’a été refusé.»-Luc Bisson
« Moi, je veux régler tous les griefs d’ici la fin de l’année. »
« Il faudrait prouver que le syndicat n’a pas travaillé dans le dossier. Nous on a fait notre travail »-Luc Bisson concernant les 28 plaintes (47.2) pour absence de représentation.
« Au moment où l’on se parle je n’ai pas de plainte. On me dit que ça devrait arriver d’ici lundi. »