« Com c’est nous », pour une communication des Noirs
« Com C’est Nous », une agence de communication des communautés culturelles se fait publiquement connaitre et lance du même coup son bras médiatique, le magazine semi-trimestriel, Com’One ou COM1 de 32 pages, le vendredi 29 juillet dernier à la salle de réception d’Empire royal, à Montréal-Nord.
L’organisme met également son contenu en ligne à travers son site Internet www.comcestnous.com
La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du Consul général d’Haïti à Montréal, Fritz Dorvilier, du député de Viau, Frantz Benjamin, et de Philippe Thermidor, conseiller de Montréal Nord, District Ovide Clermont qui ont tour à tour souligné la pertinence de ce medium au profit des personnes issues des communautés noires.
Ils ont tous souligné la pertinence de ce medium au profit des personnes issues des communautés noires.
Le gala de lancement de Com c’est nous coïncide avec le 10e anniversaire de la Compagnie de théâtre créole qui travaille dans la promotion de la culture en utilisant scène et le spectacle.
« La culture haïtienne ce n’est pas seulement le compas et le griot, il y a aussi ce qu’on fait. » affirme un brin critique sa coordonnatrice Nerlande Gaétan Civil lors de l’activité organisée conjointement avec Com c’est nous.
Exister, s’entraider, se faire respecter
( l’édito du rédacteur en chef qui dit tout)
« La promotion et la protection des droits des personnes appartenant à des minorités […] contribuent à la stabilité politique et sociale des États [sic] dans lesquels elles vivent ». Cette phrase extraite du préambule de la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques — adoptée le 18 décembre 1992 par l’assemblée générale des Nations Unies — mérite aujourd’hui encore davantage d’écho. Pourquoi? La raison nous semble simple.
Vivre dans un monde où l’intolérance et l’exclusion de l’autre n’ont plus droit de cité demeure un combat permanent. Révoltant de constater comme vous que cet « autre » est souvent injustement une personne issue des groupes minoritaires et racisés. Il est aussi évident que ce monde préférablement inclusif reste, à bien des égards, un idéal qui suscite des débats houleux dans les sociétés modernes. En effet, au Québec et dans d’autres provinces du Canada, ceux et celles s’accrochant au statuquo sont face à ceux et celles aspirant à un changement social — qui peut s’opérer à travers le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle — en vue, entre autres, du respect garanti des droits d’autrui.
Évidemment, ce changement pour lequel plusieurs formes différentes peuvent être envisagées doit nécessairement passer, vous le savez, par l’implication significative des acteurs clés (politiques, économiques et culturels). Surtout, ce changement ne sera possible que si les principaux concernés, c’est-à-dire les groupes minoritaires ou les communautés racisées, élèvent leur voix correctement et s’activent (individuellement et collectivement) pour maintenir et faire respecter leur droit d’exister dans la dignité humaine. Cela dit, il faut avant tout s’assurer de s’approprier la terre sur laquelle on vit ou le pays où l’on habite, tout en restant soi-même bien sûr. À ce sujet, l’immortel Dany Laferrière reste lucide dans Tout ce qu’on ne te dira pas Mongo : « Une société ne livre ses mystères qu’à ceux qui cherchent à la comprendre, et personne n’échappe à cette règle implacable, qu’on soit du pays ou non ».
Nous, à COM C’EST NOUS, un organisme sans but lucratif qui s’engage à promouvoir et soutenir les intérêts et les droits des communautés racisées, en sommes conscients. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer le magazine COM1 (COM’ONE) au profit de la diversité reconnue comme richesse, dans une société comme Québec composée de gens de même espèce mais de différentes cultures. Ce magazine tient COM C’EST NOUS à cœur. Il ne s’agit pas d’une simple aventure, mais d’une expérience palpitante qui se veut pérenne. À travers cet outil de communication, nous optons pour la promotion des actions positives des groupes organisés et la valorisation des personnes appartenant aux communautés culturelles.
Nous avons jadis compris qu’il ne suffit pas de clamer par exemple que « les Noirs sont sous-représentés » dans ceci ou dans cela. Non! Il faut aussi et surtout créer sa place et s’imposer valablement au sein de la société dont on se doit d’être membre à part entière, et ce, peu importe son origine ethnique et culturelle, sa religion, son appartenance politique, son orientation sexuelle, etc. Nous insistons : il faut faire en sorte qu’on jouisse pleinement de son droit d’existence là où l’on se trouve pour une raison ou pour une autre. Puis s’entraider et se valoriser afin de gagner son respect dignement.
Dans ce premier numéro de COM1, en plus des faits d’actualité, nous vous proposons un retour sur des évènements marquants de la fin de l’année 2021 au début de 2022. En attendant Godot vous dit-il quelque chose? Avez-vous déjà découvert Oscar Peterson? Connaissez-vous Yardly Kavanagh? Que savez-vous de TempBurger? Et de Lakay? De Compagnie Théâtre Créole, des Nuits d’Afrique… Vous y trouverez tout cela et bien plus encore. Notez que nous vous offrirons chaque semestre un contenu varié : portraits, événements culturels, activités socioéconomiques et entrepreneuriales, etc. Le tout sera axé sur la représentation et l’accomplissement des personnes racisées au Québec en particulier et dans le reste du Canada en général. Vous comprendrez sans doute que nos articles porteront sur tous les domaines (littérature, théâtre, musique, cinéma, sport, médias, affaires, etc.) dans lesquels évoluent les personnes et groupes racisés.
Emballés dans la réalité numérique, nous publierons tout notre contenu sur le site www.comcestnous.com de COM C’EST NOUS. Nous en profitons ici pour vous demander de vous abonner à notre page Facebook et nous suivre également sur Instagram ainsi que sur Twitter afin de ne rien manquer à notre sujet ou concernant votre communauté. Et n’hésitez pas à nous écrire. Merci de jouer votre partition pour que triomphe la diversité et que le bonheur puisse se dessiner sur le visage de toutes les couleurs.
Victor Junior Jean