Des éducateurs.es noirs.es anglophones aident le ministère de l’Éducation depuis 50 ans - Intexto, jounal nou
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Ce texte est rédigé dans le cadre de l’événement «200 ans au Sommet», le samedi 7 octobre à la Tour du Vieux Port de Montréal, afin d’honorer le travail de quatre organismes de la communauté depuis 50 ans au Québec.
Alors que le Canada s’ouvrait plus largement à l’Immigration, dans les années 60, les Noirs anglophones issus de l’immigration n’accédaient pas à des études supérieures. Ils se faisaient rares dans les universités. De plus, dans le système scolaire québécois, un profond malaise culturel endémique empêchait un grand nombre d’élèves noirs de terminer leurs études secondaires.
Face à ces défis, un groupe d’éducateurs noirs, provenant pour la plupart des Caraïbes, a fondé le Conseil des Éducateurs et éducatrices Noirs du Québec (QBBE), une organisation légalement enregistrée le 29 décembre 1971.
Le but du QBBE était et est toujours, plus de 50 ans après, d’encourager et de soutenir l’amélioration continue du système éducatif au Québec et la répartition équitable de ses avantages aux communautés de couleur.
«On a remarqué que les élèves noirs réussissent mieux lorsqu’ils sont enseignés par des professionnels noirs», souligne le directeur général de l’Organisme, Alix Adrien. L’organisation est au service des familles multiculturelles et interculturelles, des élèves du primaire et du secondaire dans les secteurs français, anglais et privé afin de s’assurer de la réussite des communautés noires anglophones, déjà en minorité au Québec.
À travers le Québec, Les élèves du milieu régulier viennent, l’été, voir le QBBE pour refaire des examens, obtenir des enrichissements afin de passer, éventuellement à l’étape supérieur. Grâce à sa notoriété, l’organisme est le seul à se substituer au Ministère dans certain cas.
De plus, le QBBE a su développé au moins trois partenariats avec le English Montréal school, le Collège Dawson (qui accueille des Camps d’été) et le ministère de l’éducation dans le cadre de ses actions communautaires.
L’exode vers l’Onario
Comme tout entreprise, et notamment communautaire, la réalité de la pénurie de la main-d’œuvre frappe le QBBE de plein fouet. Et ce, depuis plusieurs années selon son président qui déplore un manque flagrant d’implication d’éducateurs noirs dans l’organisme. De nombreux éducateurs noirs anglophones Noirs ont préféré et choisissent encore de s’exiler à Toronto. Et cela ne date pas d’hier.
«La Loi 101 a fait en sorte que beaucoup de familles noires anglophones ont quitté le Québec et cela nous a affecté énormément», souligne Alix Adrien.
En 1977, l’Assemblée nationale du Québec adoptait la Charte de la langue française (Loi 101), qui prévoit que les enfants doivent fréquenter l’école francophone jusqu’au terme de leurs études secondaires dans le réseau de l’enseignement. Et ce n’ »est que récemment que le Projet de loi n° 96 modifiant la Charte de la langue française a été adoptée à l’Assemblée nationale le 24 mai 2022. Les dispositions de la présente loi concernant l’admissibilité à l’enseignement en anglais sont entrées en vigueur à la date de la sanction de la présente loi.
«Les Noirs qui entrent en éducation sont francophones alors qu’une pénurie frappe le milieu anglophone. Les écoles se vident tandis que les professeurs vont en Ontario. C’est l’un des plus gros défis que nous avons maintenant », ajoute l’ancien professeur et directeur d’école à la retraite aujourd’hui.
Alix Adrien se dit bouleversé par ce qu’il a constaté et vécu au cours de sa carrière en matière de profilage racial venant des établissements scolaires
Son organisme travaille de concert avec de nombreux autres comme le Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM) afin de lutter contre ce phénomène.
«Moi je crois que la grande majorité des cas de profilage racial se fait dans les écoles. Souvent les enseignants québécois regardent les situations avec une lentille culturelle ils ont de la difficulté à comprendre les nuances qui existent dans nos communautés »
Alix Adrien est impliqué au sein de QBBE depuis 1985 alors qu’il venait d’intégrer le système éducatif. Il est devenu par la suite directeur d’école pendant 10 ans avant de prendre sa retraite.
Ce texte est rédigé dans le cadre de l’événement «200 ans au Sommet», le samedi 7 octobre à la Tour du Vieux Port de Montréal, afin d’honorer le travail de quatre organismes de la communauté depuis 50 ans au Québec.