Un plan d’actions québécoises de 4,8 millions pour Haïti
Le gouvernement du Québec a annoncé, vendredi, un plan de soutien pour Haïti d’un montant de 4,8 M$ sur trois ans qui mettra en œuvre des mesures ciblées visant à soutenir les femmes et les jeunes. Ces actions aideront la population à s’éduquer et à se protéger, en plus de renforcer les institutions démocratiques haïtiennes.
L’annonce a été faite par Martine Biron, ministre des Relations internationales et Lionel Carmant des Services sociaux lors d’une rencontre avec la communauté haïtienne à la Maison d’Haïti, en présence du député Frantz Benjamin. Mme Biron a souligné que le plan pour Haïti découle de consultations réalisées auprès de membres de la diaspora haïtienne, d’organismes de coopération internationale et d’institutions québécoises. Un comité de suivi a été mis sur pied à cet effet.
«Ce que je voulais surtout c’est que l’argent mis sur la table se rende au bon endroit qu’il ne se retrouve pas entre les mains des gangs», a exprimé Mme Biron lors de son allocution.
Les actions seront sur trois axes complémentaires qui permettront d’agir auprès de la population haïtienne à court, moyen et long termes :
- Axe 1 : Soutien à des segments vulnérables de la population haïtienne, particulièrement les femmes et les jeunes.
- Axe 2 : Éducation, formation et enseignement supérieur;
«On a plusieurs projets intéressants, a noté Martine Biron, qui tournent autour de la formation d’enseignants à distance, afin de permettre à des finissants en optométrie de faire des stages dans le Nord du pays (Cap-Haitien).»
Il a surtout noté le fait que le Québec va accorder, à travers cette aide, des formations universitaires en gestion de crise à des jeunes Haïtiens en Haïti.
Il est prévu également «une exemption de droits de scolarité à des jeunes Haïtiens qui viendront se former au Québec».
- Axe 3 : Justice, sécurité et renforcement de la gouvernance locale.
Le but est d’amener les gens à s’impliquer dans leur communauté dans des communes autour du Cap-Haïtien
«On veut être là pour nos amis, c’est l’autre État francophone des Amériques. Quand c’est difficile pour nos amis on lui tient la main et c’’est ce que nous voulons faire», a dit la ministre québécoise des Relations internationales.
L’aide va toucher aussi le secteur de la Santé, d’où la présence de Lionel Carmant, médecin, qui, avant son arrivée en politique tenait une clinique mobile d’épilepsie (malkadi), en Haïti. Il s’y rendait trois à quatre fois par année.
Mais depuis 2018 «je n’ai pu y retourner pour des raisons de sécurité.» C’est l’Unité de santé internationale qui va reprendre le maillet avec une clinique mobile dans le Nord du pays. «L’impact va être plus grand dans cette région que si l’on faisait ce projet à Port-au-Prince», a fait remarquer le Dr Carmant.
Le Québec et Haïti entretiennent des liens depuis les années 1950. Des organismes de coopération internationale québécois sont présents en Haïti et sont soutenus par le programme Nouveau Québec sans Frontières.
La dernière aide d’urgence apportée par le Québec en Haïti remonte au séisme du 14 août 2021. Une somme de 1,5 M$ avait alors été octroyée pour des projets humanitaires et des fonds d’urgence.