40 ans dans l’esprit de L’Ouverture pour la Maison de jeunes - Intexto, jounal nou
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1971. Yolène Jumelle, une militante des droits humains en Haïti, arrive à Montréal après avoir fait de la prison sous Duvalier. Elle s’installe à Montréal-Nord au moment de faire des études en droit et en sociologie. Mme Jumelle trouve un boulot comme intervenante sociale qui lui permet d’amener du pain et du beurre à sa table.
1982. La sociologue observe la dérive des jeunes de la communauté noire notamment haïtienne dans ce quartier plutôt délaissé et mal desservi. Deux jeunes organismes, La Maison d’Haïti située dans le quartier Saint-Michel et le BCCHM (Bureau Communauté Chrétienne des Haïtiens de Montréal) dans Rosemont sont loin de la réalité nord-montréalaise.
L’idée, d’une Maison des jeunes, germe alors dans la tête de Yolène Jumelle. Elle prend contact avec les directions des deux écoles secondaires du coin, Calixa-Lavallée et Henri-Bourassa de la Commission des Écoles Catholiques de Montréal (CECM), afin de réaliser une étude du milieu. C’est alors qu’elle débute les démarches pour incorporer l’organisme : Association Haïtienne L’Ouverture en l’honneur de Toussaint L’Ouverture.
Un an après, soit en 1983, l’organisme a obtenu ses lettres patentes supplémentaires pour devenir la Maison des jeunes L’Ouverture. Mais autour d’elle, il y avait son ami Lionel Daumec qui a été le premier directeur de cet organisme avec un conseil d’administration dont faisaient partie Marc-Yves Volcy, Paulette Vernet, Mérès Wêche et Viviane Rocourt.
«Lionel est un élément majeur et cela me rendrait triste qu’on ne le mentionne pas », fait remarquer le chanteur et artiste bien connu dans la communauté, Marc-Yves Volcy. Il a d’ailleurs assisté au Gala du 4oe anniversaire de la Maison.
M. Volcy, un ami proche de Lionel Daumec, y est resté environ 4 ans à donner du temps pour les jeunes de Montréal-Nord. En 1983, dit-t-il, «il n’y avait pas toute la question des gangs de rue mais on se posait la question quant à l’avenir de nos communautés noires. On commençait à se poser des questions même si ce n’était que la pointe de l’Iceberg.»
Marc-Yves Volcy parle de la Maison des jeunes aujourd’hui comme d’une «évolution extrêmement positive». La MJO dispose de son local et c’est dans celui-ci que les dirigeants actuels ont réalisé leur Gala. «L’acquisition d’un local comme ça, suppose beaucoup de sérieux, de travail et laisse comprendre que le pouvoir public te fasse confiance aussi», fait remarquer M. Volcy.
Outre des sociologues, des artistes, des professeurs et par la suite directeur d’école comme Gérard Jeune ont mis la main au cours de ces quarante années pour bâtir cette Maison.
Pendant 12 ans, de 1990 à 2002, M.Jeune, Malgré son emploi du temps chargé comme directeur de l’Académie de Roberval, se donnait à fond pour la MJL avec ses amis et acolytes dans l’aventure Keder Hypolite, Amante Bathalien et Jean-Marie Julien. D’ailleurs, depuis cette époque-là, l’organisme se cherchait un local à acheter.
«C’était une obsession, raconte-il en entrevue à In Texto, on a ratissé le quartier, on a remué ciel et terre, mais il n’y avait pas d’immeuble disponible. Je suis parti un peu triste car on n’a pas réussi.»
Gérard qui a pris part au Gala également se dit «tellement heureux de constater qu’ils aient acheté ce local». En se rendant au Gala le soir du …Il n’avoir pas cru à ses yeux lorsqu’il est arrivé à l’adresse de la MJL.
Cette bâtisse, que la Caisse Desjardins Sault-de-Récollet a déjà occupée, a nécessité des travaux de rénovation et d’adaptation pour la mettre au goût du jour. Car, depuis 40 ans c’est une église protestante qui élisait domicile là-dedans.
«Je me suis dit mais non c’est très beau pour être une maison de jeunes. Même dans mes rêves le plus fous je n’aurais pas imaginé cela tout ce que je peux dire : c’est Waw ! Mme Fortuné a fait un travail extraordinaire», a dit Gérard Jeune.
« Je ne suis pas quelqu’un d’émotif, mais j’ai failli pleurer lorsque le prêt a été approuvé par la banque.», nous avait confié, en 2021, Lionel Luc, le président du Conseil d’administration (CA) de la Maison de jeunes L’ouverture qui est passé par là lui aussi à son arrivée d’Haïti au Québec.
«Cette place était la référence pour presque tous les jeunes de mon âge habitant Montréal-Nord, notamment ceux de la communauté haïtienne. C’est sûr qu’à cette époque, je ne pouvais imaginer qu’un jour, je pourrais être en avant de vous comme président du CA à l’occasion de la célébration des 40 ans de cette maison», ajoute M. Luc lors de son discours à l’occasion du 40e.
Basket de rue à NBA
Les jeunes qui fréquentent la MJO ont toutes sortes d’outils pour devenir des citoyens critiques, actifs et responsables, mais également des êtres humains confiants et épanouis a noté, de son côté, l’actuelle directrice générale Sheilla Fortuné lors de son discours du 40e anniversaire. Plusieurs d’entre eux qui sont devenus adultes y assistaient.
Parmi les outils on peut citer du soutien académique (aide aux devoirs) support psycho-social, choix de carrière en alternative à la suspension, accueil et encadrement des stagiaires etc. Des activités de loisirs intra murales, des jeux de société qui faisaient le bonheur de jeunes: jeux de billard, soccer de table, visionnement de film suivi de débat et discussions.
En période estivale, tournoi de soccer, tournoi de basketball de rue que Lazard Vertus a eu l’idée de mettre sur pied. Son assistant, Jean-Claude Joseph et d’autres partenaires, ont contribué à faire de cette activité un succès et un incubateur de Joueur de la NBA, comme Chris Boucher, Luguenzt Dort ou encore plus près de nous Bénédict Mathurin.
De Nombreux politiciens comme les députés de Bourassa (Emmanuel Dubourg) de Bourassa-sauvé (Madwa-Nika Cadet), le ministre de la lutte au racisme Christopher Skeete ainsi que le conseiller mnicipal à Montréal-Nord, Jean-Philippe Thermidor étaient présents. L’ancienne députée de Bourassa-Sauvé Paule Robitaille y était également.
● renforcer le tissu social de Montréal-Nord et de ses environs
● briser l’isolement et faire la promotion du droit à la différence ;
● développer le sens des responsabilités chez les jeunes
● permettre l’apprentissage de la démocratie
● adoucir les tensions familiales
● faciliter l’insertion des jeunes dans leur société
Encadré
-En 1983, des pionniers de notre communauté, ont eu un rêve voir les jeunes de la communauté haïtienne s’épanouir, s’intégrer et prendre leur place dans la société. -2013, c’est l’année au cours de laquelle je suis devenue présidente du CA, malgré moi dans une certaine mesure. En juin 2012, j’ai été approché pour faire partie du CA par le feu Félix St Elien, l'ancien directeur de la MJO pendant 27 ans. -Le 18 juillet 2013, Félix a décidé de tirer sa révérence après 27 ans de direction générale et de passer le flambeau à la jeune Sacha Cantave. Cette dernière a dirigé l’organisme jusqu’en juin 2014. -2014, Sheilla Fortuné est passée de présidente du CA à la direction générale.