Un 7e Sommet Afro sous le signe de la «cohésion» des Noirs au Québec - Intexto, jounal nou
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Le 7e Sommet Afro autour du thème « Mobiliser, Sensibiliser, Agir » a eu lieu à Gatineau, en Outaouais, les 26, 27 et 28 janvier dernier en présence de plusieurs personnalités politiques dont le président de la chambre de Communes, Greg Fergus. Le ministre québécois de la lutte au racisme, Christopher Skeete, ainsi que plusieurs autres députés de la région ont aussi pris part à la cérémonie d’ouverture dans une atmosphère transpartisane.
Le sommet annuel est un événement de mobilisation, de réflexion et de co-construction autour des grands enjeux des communautés noires. Il réunit, chaque année, et depuis 2017, des chercheur.se.s, universitaires, entrepreneur.se.s, dirigeant.e.s d’organismes, leaders communautaires et citoyen.ne.s issu.e.s des communautés noires francophones et anglophones, ainsi que des décideur.se.s politiques.
«Je suis arrivé ici en Outaouais voilà 36 ans et à chaque fois que je voyais une personne noire, on se saluait. Il y en avait pas beaucoup. Ils ne couraient pas dans les rues», se souvient le président de la Chambre. Le député fédéral, élu trois fois de suite dans Hull—Aylmer estime que les communautés noires ont fait du chemin depuis.
«On n’a pas encore atteint le plein potentiel de nos communautés, mais cela va venir. Il y a beaucoup de chemin à faire, on va le faire ensemble, en partenariat pour bâtir un meilleur pays», a-t-il dit en paraphrasant Martin Luther King.
Le ministre Skeete s’est réjoui des avancées que le Québec a pu réaliser dans le domaine de la lutte au racisme. La question de discrimination au logement, le profilage racial entre autres sont des domaines sur lesquels le gouvernement québécois a agi au cours des dernières années, selon lui.
Comme Noir, il a exprimé sa fierté de voir Greg Fergus arriver comme président de la chambre des Communes du Canada. «On l’a tous sentie lorsque Greg a été élu président, a-t-il lancé, parce quand on regarde l’œuvre politique qui est la période des questions, on le voit au milieu qu’il y a un personnage qui est imprégné de dignité et à qui son rôle est de faire l’arbitre et cette personne-là est un homme noir. Et ça c’est un homme qui nous ressemble qui joue ce rôle».
«C’est beau à voir et c’est une fierté de vous avoir» a ajouté le ministre caquiste de la Lutte au racisme. M. Skeete a plaidé en faveur d’un système politique qui nous ressemble» notamment à travers l’appareil de l’État. Selon lui, cela devrait favoriser la création de modèles pour ces groupes minoritaires.
Le ministre a rappelé que son gouvernement avait opté voilà deux pour la nomination au sein des CA des Sociétés d’État de 50% des CA de présence de minorités visibles.
«L’objectif a été atteint et on l’a même dépassé. Nous sommes à 65% maintenant», a-t-il scandé. De plus, il a annoncé la mise sur pied d’un programme de formation à l’Université de Sherbrooke à l’intention des administrateurs. Une bourse a même été créée en ce sens en vue d’augmenter le bassin de personnes éligibles.
«C’est pour justement pour qu’on ne nous plus cette phrase: ben là il n’y en a pas. On l’entend souvent celle-là. Et bien là il va en avoir et de plus ils vont être qualifiés», s’est réjoui M.Skeete.
Le Sommet annuel est un événement de grande envergure qui permet aux communautés noires de partager leurs expériences, de co-construire les solutions relatives aux défis majeurs rencontrés et de dégager les pistes et priorités d’action. En ce sens, les dirigeant.e.s du Sommet Jeunes Afro ont rendu des compte sur les projets et initiatives mis en place au cours de l’année en vue de répondre à ces préoccupations des communautés noires.
«On est en train de se transformer, certaines choses sont visibles, d’autres non. Un Sommet peut avoir des impacts sur des années» a fait remarquer le président Édouard Staco. Selon lui, l’une des plus grandes réalisations de ce mouvement reste et demeure la «cohésion qu’on commence à avoir».
Pour ce Sommet réalisé pour première fois sur trois jours1ere fois entre 600 à 700 personnes y ont pris part à la Maison du citoyen à Gatineau. «C’est chez nous le Québec, il n’y a pas un endroit où on ne peut pas faire un Sommet des communautés noires»
La présidence du Sommet déplore toutefois un manque de soutien politique à l’initiative malgré un financement qui demeure majoritairement public. «Quand on regarde le financement, les relations avec les grandes fondations s’installent, fait-il remarquer, mais c’est très peu. Au total, 0,13 % des dons de ces fondations sont alloués aux communautés noires»
Édouard Staco invite les paliers de gouvernement à changer leurs approches vers une de transformation. «Car les organisations qu’on a sont démocratiques, laissez-leur la liberté et accompagnez-les pour se donner des mécanismes d’assurance de qualité».
Le Sommet grandit. D’une employée, Sandra Rabrun qui n’y avait pas assisté en raison d’un congé maladie, l’organisation est passée à une vingtaine de membres de son personnel.