Les Forces canadiennes aident à une «planification d’urgence» en Haïti - Intexto, jounal nou
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Au moins trois hélicoptères des Forces armées canadiennes (FAC), remplis de militaires lourdement armés, se sont posés hier dans l’enceinte de l’Ambassade du Canada à Port-au-Prince. Ils ont immédiatement pris position sur le toit avec des pointées sur le boulevard Delmas où se situent les locaux du corps diplomatique.
Il y a quelques jours, l’ambassade avait subi une attaque de manifestants qui ont tenté d’y mettre le feu. Selon plusieurs sources dignes de foi que In Texto a contactées, la représentation canadienne aurait reçu des menaces qui mettraient en danger la sécurité du personnel diplomatique.
«À la demande d’Affaires mondiales Canada, les Forces armées canadiennes (FAC) travaillent avec l’ambassade du Canada en Haïti pour contribuer à la planification d’urgence. Les FAC déploient régulièrement du soutien pour aider et conseiller les ambassades canadiennes », nous écrit, dans un courriel, le ministère canadien de la Défense pour expliquer qu’il ne s’agit pas d’une intervention dans le pays.
Alors que depuis des semaines Ottawa ne prévoyait pas de plan d’évacuation d’urgence face à la situation, Affaires mondiales Canada (AMC) a finalement affirmé hier dans un communiqué qu’elles « explorent des options pour aider les Canadiens en Haïti, en collaboration avec des partenaires et des gouvernements partageant les mêmes idées».
Il y a actuellement 2 989 Canadiens en Haïti qui sont inscrits au service d’inscription des Canadiens à l’étranger. L’inscription est volontaire et tous les Canadiens en Haïti devraient s’inscrire pour recevoir des informations à jour.
AMC a répondu à 190 demandes de renseignements depuis le 3 mars 2024. La plupart des demandes concernent des informations générales sur les voyages et la situation en matière de sécurité en Haïti.
« On recommande aux Canadiens de rester à l’abri dans un endroit sécuritaire jusqu’à ce que la situation se stabilise; de s’assurer d’avoir des réserves suffisantes de nourriture, d’eau et de carburant; et de limiter les déplacements si ces gens ne parviennent pas à s’abriter sur place », indique le ministère canadien des Affaires étrangères dans sa mise à jour quotidienne de la situation au pays. Elle recommande également d’envisager de quitter le pays s’il existe un moyen sûr de le faire.
Or, depuis près d’un mois, aucun vol en partance ou vers Port-au-Prince n’est disponible. Les compagnies aériennes ont toutes annulé leur service depuis qu’un petit avion a été touché par un projectile alors qu’il s’apprêtait à décoller. Plusieurs lignes aériennes ont annoncé une reprise des activités pour le début du mois d’avril, mais entretemps la situation a empiré.
Des combats ont lieu tous les jours entre les bandes armées et la police dans toute la capitale. Tous les matins, on compte par dizaines des morts qui jonchent la chaussée ou des piles d’immondices. La police fait cas rarement du bilan de ses opérations. Ernst Julmé, alias Ti Greg, un ancien policier devenu chef de gang et contrôlait la zone de Pétion-Ville, a été tué par la police. Un autre du nom de Makandal a été également tué et plusieurs de ses acolytes.
Le bilan d’une opération menée par la police dans le fief de Juimmy Chérizier, dit « Barbecue », il y a une semaine, n’est toujours pas établi.