SPVM/ Développement des minorités : «Cela va brasser», selon le chef - Intexto, jounal nou
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Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, promet de démissionner s’il ne parvient pas à traiter les problèmes liés au développement des compétences des policiers de la diversité. Lors d’une entrevue accordée au Média des nouveaux Canadiens (MNC) à l’occasion de sa première année à la tête de l’institution, le chef du SPVM qui est lui-même issu du même groupe dit constater des freins en ce sens.
«Ce qu’on est en train de découvrir, à travers des données internes, c’est que les jeunes des communautés noires sont aussi performants que les autres à l’entrée, dit-il, mais là où il y a un problème c’est quand vient le temps de devenir superviseur, de se développer, de devenir sergent…ha… Pourquoi ? C’est cela qu’on est en train de fouiller.»
Pour parvenir à comprendre et traiter le problème, M. Dagher dit avoir rattaché à son cabinet le bureau d’Équité, diversité et inclusion (EDI) ainsi que quatre comités impliqués dans la gestion de la diversité au sein du SPVM.
«Là, je suis imputable. Je ne peux pas dire que je ne suis pas au courant. Une fois que je le sais, c’est fini, il faut l’adresser, il faut le régler», soutient le chef de la police.
D’ici l’été prochain, le SPVM sera capable de sortir des chiffres et des faits en lien avec les barrières de développement des communautés ethniques au sein de l’institution «qui ne vont pas rester cacher». M.Dagher souhaite mettre sur pied des compétitions de promotions au sein du SPVM qui lui permettrait de rendre les processus de développement «plus équitables» pour tout le monde.
« Franchement, je suis très excité à le faire, parce que selon moi cela va brasser», lance le chef de la police. Lorsqu’on lui demande s’il aime quand cela brasse, il répond : «oui, parce que c’est la vérité».
Il affirme avoir le soutien politique nécessaire pour mener à bien ces réformes.
Selon lui, le problème vient de certains cadres qui sont réfractaires au changement. «L’humain, en partant, ne veut pas changer, surtout s’il ne reconnait pas qu’il y a un problème comme le racisme systémique», note Fady Dagher dont le style de gestion repose sur la persuasion. Il dit vouloir les amener à cheminer vers ce qu’il veut et les obliger ou imposer des changements comme chef.
Il promet de faire de la question de développement des jeunes des communautés ethnoculturelles «son cheval de bataille» au sein du SPVM et de faire en sorte qu’on ne voit pas dans les hautes sphères des gens de ces communautés au sein de la police.
M.Dagher se réjouit en ce sens de voir que le processus de recrutement, cette année, a porté fruit. Bon an mal an, le SPVM recrutait environ 25 policiers de minorité visible par année. «On a demandé 135 et on a comblé 113 dont 65 des visibles ( Noirs, indiens, arabes…). C’est du jamais vu dans l’histoire du SPVM», s’exclame le chef.
Fady Dagher note des avancées au niveau des tests de natation de niveau olympique qui étaient exigés par l’école de police et les Cégeps en Techniques policières. «J’ai vérifié avec ces institutions et ce qui est exigé maintenant c’est de savoir nager», indique le chef du SPVM.
Le moral des policiers noirs : «il y a un espoir, mais maintenant il ne faut pas les décevoir. Ce qui m’inquiète un peu c’est la sournoiserie dans le système, le silence de certains, des gens qui n’osent pas parler.»
Fady Dagher, né en Côte-d’Ivoire de parents libanais, fait partie des minorités visibles. Grâce au programme conventionnel, du (SPVM), Fady Dagher entre au sein de la police en 1992 après des études en comptabilité et gestion.
Il détient une maîtrise en administration des affaires pour gestionnaires (EMBA) de l’Université McGill-HEC et cumule presque 30 ans d’expérience dans le milieu policier. Il a été patrouilleur, enquêteur et superviseur avant de devenir gestionnaire et chef de police de Longueuil, ensuite à Montréal.
«Moi je vais bien et très bien, j’ai adoré Longueuil, mais ici c’est chez moi et je suis content d’y revenir»-Fady Dagher