Canada : sauf exceptions, les demandeurs d’asile sont barrés - Intexto, Journal Nou
- Home
- /
- Politiques
- /
- Canada : sauf exceptions, les demandeurs d’asile sont barrés
Une présence très accrue de la GRC, des hélicoptères, des drones et «beaucoup, beaucoup plus de voitures de police sur nos routes », Frances Ravensbergen qui habite proche de la frontière n’observe pas d’autres activités ou mouvement de personnes que cela. Elle est porte-parole de Créons des ponts, un organisme qui vient en aide aux demandeurs d’asile qui traversent la frontière par bande depuis 2017.
Mais depuis l’arrivée de Donald Trump, plus d’un s’attendaient à une reprise de la vague qu’on a connue jusqu’en 2023, date à laquelle le chemin par lequel passaient les migrants a été fermé.
En fait le mouvement est plutôt vers les États-Unis. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a exécuté 16 336 renvois pendant l’année financière 2023-2024 ou 16 680 pour l’année calendaire 2024. L’agence compte passer à 20 000, soit une augmentation de 25 %.
Déjà pour l’année 2025, 582 demandeurs d’asile ont été refoulés vers les États-Unis comparativement à plus d’un millier l’an dernier. Depuis le 25 mars 2023, l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs qui a occasionné la fermeture du même souffle de chemin Roxham, il est plus difficile de traverser la frontière. Ce qui explique cette baisse.
L’Entente prévoit des exceptions, toutefois, qui prennent en considération l’importance de l’unité familiale, l’intérêt supérieur de l’enfant et l’intérêt public.
Il y a quatre types d’exceptions : Exceptions concernant les membres de la famille, concernant les mineurs non accompagnés, concernant les titulaires de documents et enfin concernant l’intérêt public.
Les demandeurs d’asile peuvent être visés par cette catégorie d’exceptions si un membre de leur famille : est un citoyen canadien; est un résident permanent du Canada; est une personne protégée en vertu de la législation canadienne en matière d’immigration; a présenté une demande d’asile au Canada qui a été acceptée par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR); a obtenu un sursis à son renvoi pour des motifs d’ordre humanitaire; est titulaire d’un permis de travail canadien valide; est titulaire d’un permis d’études canadien valide; est âgé de plus de 18 ans et a présenté une demande d’asile qui a été déférée à la CISR aux fins de décision
Ce tableau représente les renvois qui ont été exécutés en application de l’Entente sur les tiers pays sûrs et de son protocole additionnel.
L’arrivée de Donald Trump et sa politique anti-immigrants aurait pu provoquer une grosse vague n’était-ce la fermeture du chemin Roxham. Et malgré tout, tente le coup. En témoignent les données de 2025 sur les renvois et les arrestations, même des passeurs.
Selon The Gazette, un chauffeur et un passeur ont été arrêtés par la GRC fin février dernier, après avoir secouru au moins 5 personnes qui ont tenté de traverser la frontière illégalement.
«On ne sait pas s’il y a des voyages organisés autrement. Mais on ne voit pas l’impact auquel on s’attendait sur le chemin Roxham avec l’arrivée de Donald Trump», indique Frances Ravensbergen.
En revanche, la porte-parole de Créons des ponts dit observer « énormément d’activités policières ». « Et cela nous fâche énormément », dit-elle. Depuis la première vague de demandeurs d’asile , en 2017, plus de 100 000 personnes ont traversé irrégulièrement la frontière en majorité par le chemin Roxham pour éviter d’être refoulées.