Après une Blanche, une Noire à la mairie de Montréal?

Militante devenue conseillère municipale dans Rosemont, c’est maintenant comme cheffe que Ericka Alnéus souhaite soutenir et amplifier l’envie des citoyen·nes de s’impliquer dans leur quartier et dans leur ville. En 2015, cette mordue du communautaire prend part à une première simulation qui visait à encourager les femmes à s’impliquer en politique municipale.
«Je me suis permise de rêver que peut-être je serais conseillère municipale à ce moment-là», confie Mme Alnéus lors d’une entrevue avec In Texto. En effet la native des Cantons de l’Est, de parents haïtiens, qui s’est installée à Montréal il y a 18 ans, a été élue en 2021.
Au sein de Projet Montréal qui a 20 ans aujourd’hui, elle affirme avoir contribué à entraîner des changements, une rue à la fois, un parc à la fois, un aménagement à la fois. Peu avant Noël 2024, elle a manifesté publiquement son intention de diriger le parti, et par ricochet la Ville dans le cadre d’une course à la chefferie
« J’ai déposé mon dossier complet», nous a-t-elle confié début janvier pour cette course qui débute le 3 février. Lorsqu’on lui fait remarquer que cela a été plutôt rapide de recueillir les 200 signatures, les 7500 dollars entre autres, sa réponse a été toute simple : « On a travaillé fort », s’exclame Ericka Alnéus.
À l’instar des autres candidats et candidates de la communauté noire, In Texto a adressé la même question de savoir ce qui leur fait croire que cela pourrait marcher, une course à la mairie de Montréal.
«J’ai développé une affection pour tous les dossiers qui relèvent du municipal. J’ai envie de pouvoir servir les gens, les Montréalais d’où qu’ils soient. Je pense que je peux apporter à Projet Montréal cette énergie, cet enthousiasme pour additionner, rassembler afin de mener cette course à la mairie », ajoute la candidate à la chefferie du parti municipal au pouvoir actuellement.
Comme conseillère de ville et membre du comité exécutif, Mme Alnéus dit avoir été guidée par les valeurs d’équité et de diversité chères à son parti. Elle s’enorgueillit d’être parvenue à résoudre des dossiers complexes, comme la Politique de vie nocturne, la réforme des soutiens aux festivals ou le traitement de questions patrimoniales sensibles, comme responsable de la Culture à la Ville.
« Je suis convaincue d’être la voix qu’il faut pour nous porter une nouvelle fois à la tête de la Ville de Montréal », croit-elle maintenant avant d’inviter les gens à découvrir les propositions, à prendre leur carte de membre.
Ericka Alnéus dit observer que les gens de sa communauté sont sont « très intéressés » par les candidatures noires à la chefferie du parti et éventuellement à la mairie de Montréal. Ils sont trois Noirs en lice pour la tête du parti de Valérie Plante. Mme Alnéus concède que les gens s’attendaient à ce que ce soit une ou deux personnes noires.
« Mais, de ce j’entends, les gens sont intrigués et ont envie de voir ce qu’on a à offrir. C’est une belle opportunité. Qui sait ce qui pourrait arriver peut-être qu’on aura une personne noire à la mairie », espère la candidate. Elle se voit déjà à la tête de l’équipe, mais aussi surtout de la Ville
«Être cheffe de Projet Montréal requiert la détermination, l’énergie et l’enthousiasme d’aller à la rencontre des gens. Cela nécessite également le courage de prendre des décisions pour le collectif, tout en sachant valoriser les atouts et l’implication des membres et des élu·es. Ce sont précisément mes forces, et c’est définitivement mon engagement pour reconduire Projet Montréal au pouvoir», écrit-elle sur sa page Facebook.
Le climat politique nous appelle à reconquérir les cœurs des Montréalais·es, une personne à la fois, d’un bout à l’autre de la ville. Notre vision audacieuse de l’habitation, de la mobilité, de la transition écologique doit se poursuivre, et même s’intensifier. Surtout, elle doit être au service de l’équité territoriale et de la mixité sociale, et se déployer pour tout le monde sans égard à l’origine, au statut et au lieu de résidence.