Assurance dentaire fédérale: les Nord-Montréalais se bousculent dans les cliniques
Dans la salle d’attente du Centre dentaire Léger/Langelier, Alex, un Nord-Montréalais d’origine haïtienne, attend patiemment son tour pour un détartrage. C’est son assurance privée qui paiera une bonne partie de la facture et il doit attendre l’an prochain pour pouvoir bénéficier de la couverture dentaire de l’État fédéral moyennant un revenu familial de moins de 90 000 dollars.
En raison de la lourdeur du programme, les autorités procèdent par étape et par tranche d’âge depuis décembre 2023 et on en est à la fourchette des 65 ans et plus. Si les gens s’inscrivaient en masse, ils n’avaient toutefois pas encore accès aux services. L’accessibilité a débuté le 1er mai dernier.
«Une bonne partie de nos clients ont repoussé leur rendez-vous. Pendant un moment, la clinique n’avait pas de patients de cette tranche d’âge», confirme la clinique.
Depuis deux semaines, ce sont plus d’une vingtaine de patients qui se sont prévalus des soins dentaires couverts par le fédéral seulement à ce centre de soins inscrit au programme.
À l’échelle du pays, on parle de 100 000 personnes déjà inscrites et qui se bousculent actuellement dans les cliniques dentaires. Le ministre canadien Ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, était de passage à Montréal-Nord pour faire la promotion du programme au coût de 3 milliards de dollars.
«Dans les années 60, les assurances dentaires devaient faire partie du régime. Cela a pris 60 ans avant de finalement la mettre sur pied, fait-il remarquer, mais entre temps, ce sont des milliards de dollars en soins de santé que cela a couté à l’État parce que les gens n’étaient pas capables d’aller consulter ».
D’ici le mois de juin, les enfants 0 à 18 ans seront couverts alors que les personnes majeures de 18 à 65 ans devront attendre l’an prochain pour se procurer leurs cartes d’assurance dentaire.
Il faut noter qu’il y a des critères de revenus familiaux spécifiques : il ne faut pas dépasser 90 000 dollars par an.
De plus, même les demandeurs d’asile seront couverts par le programme selon le ministre Duclos. Interrogé sur la question, Jean-Yves Duclos précise qu’«il faut avoir rempli votre déclaration de revenus. Les gens qui sont sous la protection de l’État pourront bénéficier de l’assurance aussi.»
À terme, d’ici 2025 ce sont 2,5 millions de Québécois qui bénéficieront de la couverture « Il n’y pas tout, précise Jean-Yves Duclos, mais une grande gamme. Ce sont des soins de prévention. Les soins les plus importants pour la santé seront couverts. »
Les services couverts
- Services de prévention, comprenant le détartrage (nettoyage), les scellants et le fluorure
- Services du diagnostic, comprenant les examens et les radiographies
- Services de restauration, comprenant les obturations (plombages)
- Services endodontiques, comprenant les traitements de canal
- Services de prosthodontie, comprenant: les prothèses complètes ou les prothèses partielles amovibles
- Services parodontaux, comprenant le détartrage en profondeur
- Services de chirurgie buccale, comprenant les extractions