(Audio) Profilage racial: des Noirs aux méthodes de lutte différentes - Intexto, Journal Nou
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De nombreux automobilistes noirs s’apprêtent à marcher vers le parlement à Québec en vue non seulement de dénoncer le profilage racial mais aussi d’appeler les formations politiques, qui iront aux élections du 3 octobre prochain, à s’engager contre le phénomène.
C’est la 3e édition de l’événement « Noirs au volant » où les participants exhibent leurs voitures de luxe ou de collection afin de dénoncer les contrôles policiers abusifs selon eux.
« Nous nous rassembleront au 2400 du Boulevard Louis-XIV vers 13h, le temps d’une prise de parole et après on s’achemine vers le parlement pour 15h30. », indique Mbaï Hadji, responsable de l’événement organisé conjointement à Québec avec la Coalition Rouge.
Une délégation partira du Grand Montréal pour l’événement de Québec. Les Noirs au volant vont se réunir à Repentigny dès 8h30 AM devant le local de Lakay au 818, rue Notre-Dame afin de quitter pour Québec.
La manifestation doit faire une escale devant le Grand quartier général de Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avant même de se rendre devant l’assemblée nationale.
« On lutte contre le profilage on va s’adresser aux politiciens mais aussi aux corps de police. », note M.Hadji qui n’a pas voulu s’avancer sur le nombre de participants escomptés lors de l’événement.
« Le nombre n’importe pas, l’important c’est de marquer le coup. »-MBaï Hadji
Cette édition arrive dans un contexte le problème tend à augmenter. Il y a une semaine, un chauffeur de Limousine, Stanley Bastien, a dénoncé, dans une vidéo de contrôle policier, le fait qu’il se faisait interpeller «au moins 10 fois par mois ».
M. Bastien dit opter pour la persuasion et décide de rencontrer le policier qui l’a profilé pour discuter. Selon lui, cela participe de l’éducation et de la formation que les policiers doivent avoir face à la question.
« Le problème ce n’est pas le policier en question, mais une pratique institutionnelle dans les corps policiers, fait remarque M. Mbaï, mais comme dit Malcom-X, chacun lutte avec les moyens à sa disposition. Je ne juge pas. »
636 attaqué en Cour supérieure
Peu de Noirs savent que les policiers ont le droit de les interpeller de façon aléatoire en vertu de l’article 636 du Code de la sécurité routière.
C’est un article qui, en 1990, a fait déjà fait l’objet d’étude au niveau de la Cour suprême du Canada qui a entériné le droit d’interpellation des policiers.
Mais, fait remarquer Alain Babineau, policier à la retraite de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et qui fait actuellement une maitrise en droit de l’Université McGill, le plus haut tribunal du pays circonscrivait ce droit d’intervention dans le cadre d’une lutte contre l’alcool au volant.
« Mais les policiers aujourd’hui l’utilise dans toutes les sauces.»-A. Babineau
Afin de faire invalider cet article considéré comme une machine à profilage entre les mains de policiers ayant des biais, un groupe d’avocats noirs a déposé une requête en ce sens par devant la Cour supérieure du Québec.
Les conclusions de la Cour sont attendues cet automne et les militants de la cause ont bon espoir que le tribunal va trancher en leur faveur. Sinon, ils se préparent à porter l’affaire jusque devant la Cour suprême encore une fois. Écoutez Alain Babineau.