Canada: enfants détenus et séparés de leurs parents
Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) déplore le fait que le Canada continue de détenir ou de séparer des enfants de leurs parents en raison de leur détention aux fins d’immigration.
Bien qu’il s’agisse d’une diminution par rapport aux années précédentes, selon des statistiques gouvernementales, rendues public récemment, 118 enfants ont été détenus ou hébergés dans un centre de détention en 2018-2019.
«Nous sommes découragés de constater que, malgré l’engagement du gouvernement canadien à réduire le nombre d’enfants détenus, nous continuons de voir régulièrement des enfants dans des centres de détention, en particulier à Montréal», a déclaré la présidente du CCR, Claire Roque.
Le CCR dit craindre des conséquences durables de leur détention, car, plusieurs études montrent que, même une détention de courte durée, est traumatisante pour les enfants. D’ailleurs, la durée moyenne de la détention a augmenté, passant à 18,6 jours.
Parmi ces enfants, il y en a qui sont en âge d’aller à l’école et qui ne le peuvent pas. « C’est absolument le cas actuellement », répond sans détour à In Texto Janet Dench, directrice exécutive du CCR.
Pas d’école pour ces enfants
Des citoyens canadiens détenus dans le lot
Parmi les 118 enfants détenus au cours de l’an dernier, se trouvaient une dizaine de citoyens canadiens (9 pour être plus précis) et la très grande majorité (91%) des enfants hébergés ou détenus se trouvaient à Montréal.
« On a eu tendance depuis très longtemps au Québec à vouloir détenir des gens pour des motifs d’identité »,
fait remarquer Mme Dench pour expliquer ce fort taux de détention dans la grande région de Montréal.
La grande majorité des détenus sont d’origine africaine observe-t-elle, par ailleurs. Mais pourquoi les garder en prison alors qu’il existe une alternative à la détention, comme des maisons d’hébergement?
L’Agence des services frontaliers (section Québec) évoque une incapacité pour ces demandeurs d’asile, qui viennent de loin et qui quittent souvent en catastrophe sans avoir eu le temps de prendre leurs papiers avec eux, de prouver leur identité.
« Pour nous, c’est absolument absurde », fustige la directrice exécutive du CCR
« Depuis longtemps, on détient à Montréal beaucoup plus de personnes pour des motifs d’identité que dans les autres régions, fait qui atteste de la nature arbitraire du processus décisionnel. », note le CCR.
Familles séparées
Il s’agit d’une pratique assez courante observe le CCR qui consiste à séparer les familles à la suite de la détention aux fins d’immigration d’un des parents, ce qui « inquiète » l’organisme.
« Le fait de séparer ainsi les membres d’une famille réfugiée à leur arrivée au Canada, sans parfois qu’ils sachent même comment se contacter, est une expérience extrêmement traumatisante. », écrit le Conseil dans un communiqué.
Pourtant, en novembre 2017, le ministre canadien de l’immigration avait publié une « Instruction du ministre » et une « Directive nationale sur la détention ou l’hébergement de mineurs de l’Agence des services frontaliers du Canada », ce que le CCR avait considéré « comme un pas dans la bonne direction ».
«L’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale à évaluer par rapport à d’autres facteurs primordiaux et obligatoires de la législation; »- extrait de la Directive du ministre.
Le ministre avait passé instruction également en vue d’ «Arrêter la détention ou l’hébergement des mineurs et la séparation des familles, sauf dans des situations extrêmement rares; »
Janet Dench déplore le fait que le gouvernement laisse trop de « marge de manœuvre à l’ASFC d’avoir des exceptions ».
« Si on laisse de la place à des exceptions, on va voir que la situation ne change pas, en fait », dénonce la responsable du CCR.
L’organisme plaide actuellement en faveur d’une « modification à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés afin de mettre fin à la détention des enfants. »
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One Comment on “Canada: enfants détenus et séparés de leurs parents”
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C’est pas du tout bon de mettre un enfant en détention.c’est vraiment traumatisant peut importe son origine.on doit penser avec les qui ne savent rien mais qui est capable de comprendre quand ils ont leur liberté.je sais que le gouvernement canadien est capable de bien traiter les enfants bien on compte sur vous.