Canada/programme humanitaire : deux ministres québécois «portent» le dossier - Intexto, Journal Nou
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Le dossier du programme humanitaire du gouvernement fédéral a volé la vedette à une annonce de 4, 8 millions de dollars de Québec à Haïti, vendredi dernier, à la Maison d’Haïti. C’est la directrice de l’organisme, Marjorie Villefranche qui a, de prime abord, lancé le bal des revendications à l’endroit de deux ministres de la CAQ, Lionel Carmant, d’origine haïtienne, et Martine Biron qui détient le portefeuille des Relations internationales.
«Bien que cela ne relève pas de votre compétence, j’ai une demande à vous faire. Mais vous pouvez porter ce message à la ministre de l’Immigration et au premier ministre François Legault», a-t-elle dit d’emblée.
«La communauté et les familles haïtiennes demandent instamment au Québec de participer au programme fédéral d’accueil de 15 000 migrants. Les familles haïtiennes comptent beaucoup sur ce programme et espèrent pouvoir faire venir leur famille.»- la directrice de la MdH, Marjorie Villefranche.
Et après avoir rejeté d’un revers de main le programme, pour la première fois, Québec semble laisser paraître une ouverture quant à sa participation. Les ministres caquistes, Lionel Carmant et Martine Biron ont promis aux Haïtiens de porter le dossier et le défendre par devant qui de droit.
«Je pense que c’est beaucoup plus notre pouvoir d’influence et notre revendication auprès du gouvernement fédéral qu’il va falloir faire valoir», a-t-elle ajouté. Pour écouter (20+) Facebook Live | Facebook. Or, du côté fédéral c’est déjà réglé.
Dans une Déclaration, le 10 octobre dernier, le ministre canadien de l’Immigration, Marc Miller, a non seulement confirmé la mise sur pied du programme, mais aussi précisé les pays qui en feraient partie : Haïti, Colombie et Venezuela. Le programme débuterait assez vite selon le ministre.
Pour être admissible, le principal demandeur doit être l’enfant (sans égard à son âge), le petit-enfant, l’époux ou l’épouse, le conjoint ou la conjointe de fait, le parent, le grand-parent ou le frère ou la sœur d’un citoyen ou d’un résident permanent du Canada.
Questionné par In Texto, le 17 octobre, Québec disait passer son tour.
«Comme communiqué par le gouvernement du Québec au gouvernement du Canada au printemps, le Québec ne participera pas à cette initiative.», nous a répondu une porte-parole de Immigration Québec, Marie-Luce Garant.
Elle y ajoute dans un courriel adressé à la rédaction que le Québec considère qu’il «contribue déjà à l’effort humanitaire, notamment en accueillant une grande part des demandeurs d’asile arrivant au Canada.»
La Concertation haïtienne pour les migrants (CHPM) demande instamment, elle aussi, au gouvernement du Québec de participer au programme spécial du Canada d’accueil de 15 000 migrants
«La communauté haïtienne vit majoritairement au Québec et ne pourrait donc pas bénéficier de ce programme pour leur famille si le gouvernement du Québec maintient sa décision de ne pas participer à ce programme spécial. Pour les résidents du Québec, il serait alors impossible de parrainer les membres de leur famille élargie comme promis par le premier ministre Trudeau», ont souligné en chœur les trois porte-paroles de la CHPM, Ruth Pierre-Paul (BCHM), Ninette Piou (Centre N A Rivé) et Marjorie Villefranche (MdH).
La Concertation haïtienne pour les migrant.es (CHPM) est une initiative citoyenne mise sur pied à la suite de l’arrivée d’un grand nombre de migrant.es, majoritairement en provenance des États-Unis, à l’été 2017. Composée de plus d’une dizaine d’organismes communautaires œuvrant dans le domaine de l’immigration, l’accueil des nouveaux arrivants, l’éducation, la santé et les services sociaux, et autres, elle effectue des démarches auprès des instances gouvernementales, institutionnelles et civiles, visant à favoriser une meilleure gestion et intégration des demanderesses et demandeurs d’asile récemment arrivés en sol québécois et canadien.