COVID-19: trop, c’est trop !!!
En lisant différents articles ( spécialement, celui d’Émilie Dubreuil et Romain Schué de Radio-Canada Information) et différents commentaires des internautes sur la montée de la propagation du COVID-19 à Montréal-Nord, je crois qu’il est clair qu’il est vraiment temps de poser réellement la problématique de la discrimination systémique, du racisme et de la déqualification des personnes immigrantes au Québec.
On doit enfin arrêter avec l’hypocrisie, c’est trop. Hier, les préposés (es) aux bénéficiaires étaient parmi « nos anges gardiens », aujourd’hui ils /elles sont NOIRS(ES), immigrants(tes), réfugiés (es) Haïtiens/Haïtiennes, malpropres, sous-scolarisés (es) qui vivent à Montréal-Nord, « l’un des secteurs les plus défavorisés au Canada ».
Mes doutes de début sont revenus sur l’avenir de mes deux enfants dans cette société québécoise : ouverte à la diversité, c’est bien ça ? Devrait-on dire de préférence : ouverte à la stigmatisation?
Ou encore, la société québécoise est bien ouverte à la ghettoïsation en emploi. Car, dans les faits, les minorités racisées sont les plus touchées par les inégalités en emploi, malgré leurs compétences et leurs capacités.
Donc, il est clair que la discrimination est, entre autres, une variable pertinente pour expliquer l’injustice constatée sur le marché du travail québécois dans un cadre d’éthique et de morale.
Ce qui m’amène à me demander : est-ce que la personne immigrante racisée avec ou sans capacités et compétences, ne se retrouve pas toujours face à un système bien structuré qui crée des inégalités ?
En effet, cette réalité, qui s’explique, entre autres, par l’ensemble des obstacles émanant des règles et des pratiques, des préjugés, des valeurs traditionnelles auxquelles adhèrent divers acteurs, réduit petit à petit l’éventail des choix professionnels des personnes immigrantes, notamment lorsqu’elles appartiennent à des minorités racisées.
Ainsi, le processus de déqualification de ces personnes les entraine dans un enchaînement d’emplois précaires et peu qualifiés qui les enferment dans une sorte de ghetto. Règle générale, on retrouve les hommes dans des emplois dans les manufactures, ils sont agents de sécurité, chauffeurs de taxi ou Uber ; les femmes, elles, sont ouvrières agricoles, ouvrières dans une manufacture, employées de buanderie, femmes de ménage, préposées aux bénéficiaires, préposées aux services alimentaires, femmes de ménage, etc. En tout cas!
Enfin, il faut donner la parole aux victimes de la discrimination systémique, donc les écouter. Dans ce cadre, le processus de discussion est ouvert. Ainsi, le doute entre Nous et Eux peut conduire à une révision des croyances et à une nouvelle représentation sociale. Un tel cadre permettrait, entre autres, de tirer parti des qualités des groupes minoritaires, qui apportent leur résilience (face à l’épreuve, c’est-à-dire leur capacité à vivre avec des traumatismes), et leur ténacité.
Favorisons le vivre-ensemble pour un monde meilleur !
PS. J’ai choisi d’utiliser le qualitatif de « minorité racisée » en lieu et place de « minorité visible ». Car, je crois que : « La notion de racisation vise non seulement à souligner le caractère socialement construit de la race mais, par-dessus tout, le fait que celle-ci résulte d’un processus de catégorisation externe opérée par le groupe majoritaire »
L’auteur est Assistant de recherche, à Observatoire des diasporas et Chercheur doctorant en sociologie, à UQAM | Université du Québec à Montréal
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2 Comments on “COVID-19: trop, c’est trop !!!”
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Très belle réflexion, Guillaume!
Favorisons le vivre- ensemble pour un monde meilleur ! Bien dit GUILLAUME.