COVID: 400 tests/jour seulement dans Saint-Michel
« Non, je ne l’ai pas eu. Mais il faut faire le test quand même là… : tu te protèges et tu protèges les autres aussi.», nous lance une jeune noir dans la trentaine qui venait de se faire dépister aux premières heures de l’ouverture de la clinique mobile dans Saint-Michel, ce dimanche.
Il en était à son 2e test. Soulignons que le premier était négatif.
« Ça ne fait pas mal, mais ce n’est pas agréable » nuance une aînée de 79 ans, de race blanche, qui vit chez elle en colocation. « Mon coloc a des problèmes de poumon, donc il faut que je m’assure que je sois correcte », dit-elle au sortir de la clinique.
Ali Nestor Charles confirme lui aussi l’absence de douleurs lors du dépistage. Le boxeur qui dirige l’organisme « Ali et les princes de la rue » dans le quartier s’implique dans la campagne de mobilisation des différentes communautés à se faire tester.
Il se réjouit de voir les longues files d’attentes de jeunes et moins jeunes sur le boul. Saint-Michel à l’arrivée de la clinique.
« Cette histoire de dire que c’est culturel la situation dans des quartiers défavorisés comme ici, c’est un peu ordurier comme commentaire. Car ce n’est pas ce qu’on voit aujourd’hui »– A. N. Charles.
« Préoccupante »
La clinique mobile qui campe au Collège Reine-Marie situé au 9300 Boulevard Saint-Michel a une capacité de 200 tests par jour, ce que les autorités de la santé croient pouvoir atteindre.
Une autre clinique débutera ses opérations dès 9h ce lundi matin au site du Cirque du soleil (2e avenue et Jarry dans Saint-Michel), ce qui propulsera la capacité du quartier à 400 dépistages journaliers.
On parle de 1700 tests par jours dans l’Est de Montréal
Car la situation selon Caroline Saint-Denis, directrice des services multidisciplinaires du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, est plutôt « préoccupante » à Saint-Michel
« C’est une zone chaude où la contamination se fait, vraiment, de façon importante dans les dernières semaines. On veut vraiment arriver à identifier les porteurs »,
indique Mme Saint-Denis.
Le CIUSS de l’Est de l’île parle surtout, pour l’instant, d’un mélange de plusieurs conditions qui pourraient expliquer cette hausse importante de cas confirmés dans le quartier.
Mme Saint-Denis évoque, à l’instar d’autres quartiers, le fait que des travailleurs de la santé aient pu ramener la maladie chez eux.
« Mais il y a aussi de les transmissions communautaires qui sont actives aussi », remarque la professionnelle de la santé.
Elle invite toutefois à la prudence, car ce n’est que « d’ici une semaine qu’on va apprécier ces données et savoir quelle place occupe la transmission communautaire » dans les chiffres.
Tous les patients sont soumis à un questionnaire qui porte non seulement sur leur mode de vie, leurs habitudes de vie entre autres.
Les réponses permettront aux autorités de par exemple comment une personne pourrait éventuellement transmettre la maladie à une autre.