COVID:le CRARR veut des «données sur la race»
Une vingtaine de personnalité du monde communautaire, universitaire et politique, entre autres, joignent leurs voix à celle du Centre de recherche action sur les relations raciales (CRARR) pour demander aux deux paliers de gouvernement «de recueillir les données sur la race, la langue et le niveau de revenu des personnes affectées» par la COVID-19.
Le CRARR dit se baser sur le nombre disproportionnellement élevé de cas de COVID-19 dans plusieurs quartiers multiethniques de Montréal pour faire cette demande qui trouve l’appui de nombreux leaders des communautés noire, noire et arabe comme Renée-Chantal Belinga, Conseillère d’arrondissement de Montréal-Nord (Indépendante – Ovide-Clermont) ou encore Roger Petit-Frère, directeur du Centre Jean-Paul-Lemay.
La sociologue Maryse Potvin, professeure titulaire, DEFS-Faculté des sciences de l’éducation, UQÀM est du nombre aussi.
.«Il n’y a pas de données basées sur la race, la langue ou le niveau du revenu pour mieux mesurer le taux d’infection et de décès dans une ville aussi multiethnique et multiraciale que Montréal », déplore Fo Niemi, directeur général du CRARR.
À Montréal, des groupes communautaires et syndicats des employé-e-s du secteur de la santé à Montréal ont commencé à s’inquiéter d’un impact disproportionné du coronavirus dans les milieux multiraciaux ou économiquement désavantagés.
Les chiffres montrent que les communautés noires et hispaniques aux États-Unis et les communautés noires et asiatiques au Royaume-Uni, sont affectées de manière disproportionnée par la COVID-19. Or, ces groupes vivent aussi de graves problèmes de pauvreté, de logement inadéquat et d’accès insuffisant aux soins de santé.
« Nous croyons que ces facteurs systémiques existent aussi à Montréal et que des données plus précises nous aideraient à développer des ressources pour mieux répondre aux besoins criants de ces communautés », ajoute M. Niemi.
Le CRARR veut particulièrement souligner la situation difficile des travailleuses de la santé telles les préposées aux bénéficiaires dans les hôpitaux, les CHSLD et les résidences pour les aînés, en grande partie des femmes racisées (noires, asiatiques, latino-américaines et arabes) et immigrantes.
Pour le CRARR, la collecte des données sur la race, la langue et la niveau de revenu, en lien avec la COVID-19, n’est pas différente de ce qui existe déjà dans le domaine de l’accès à l’égalité dans l’emploi.
Au Québec, la loi exige que les employeurs publics et parapublics, tels les hôpitaux et les universités, mettent sur pied des programmes d’accès à l’égalité en emploi pour les minorités visibles et ethniques, les femmes, les autochtones et les personnes handicapées et à cette fin, des données segmentées par groupe sont collectées et compilées pour mesurer la représentation de ces groupes.
« Des précédents existent déjà, c’est légal et tout ce dont nous avons besoin, c’est la volonté politique »,
souligne de son coté Alain Babineau, conseiller du CRARR.
Finalement, le CRARR revendique des ressources additionnelles pour les secteurs touchés par les inégalités raciales, sociales et économiques.
L’appel du CRARR est appuyé par de nombreux experts en sciences sociales, des organismes communautaires et des élus:
- Renée-Chantal Belinga, Conseillère d’arrondissement de Montréal-Nord (Indépendante – OvideClermont)
- Marie-Thérèse Chicha, professeure titulaire, École de relations industrielles et titulaire de la Chaire en relations ethniques – Université de Montréal.
- Philip S. S. Howard, Assistant Professor, Integrated Studies in Education, McGill University
- Myrna Lashley, Assistant Professor, Department of Psychiatry, McGill University and Researcher, Lady Davis Institute for Medical Research, Jewish General Hospital
- Woo Jin Edward Lee, professeur adjoint, École de service social, Université de Montréal
- Anne-Marie Livingstone, Postdoctoral Fellow in the Canada Program at the Weatherhead Center for International Affairs, Harvard University
- Hala Mreiwed, PhD Candidate and Lecturer in Education, McGill University and consultant on child rights
- Roger Petit-Frère, directeur du Centre Jean-Paul-Lemay
- Maryse Potvin, sociologue, Professeure titulaire, DEFS-Faculté des sciences de l’éducation, UQÀM
- Annie Pullen Sansfaçon, professeure agrégée, École de service social, Université de Montréal Lorna Roth, Distinguished Professor Emerita, Department of Communications Studies, Concordia University
- Marvin Rotrand, conseiller municipal (Indépendant – Snowdon), Ville de Montréal
- Ted Rutland, Associate Professor, Department of Geography, Planning and Environment, Concordia University
- Centre de travailleurs et travailleuses immigrant-e-s (CTI)/Immigrant Workers Centre
- Chinese Association of Montreal
- Conseil pour le développement économique du Quartier chinois de Montréal
- Council of South Asian Communities
- Jamaica Association of Montreal
- Regroupement des intervenants et intervenantes d’origine haïtienne (RIIOH)
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One Comment on “COVID:le CRARR veut des «données sur la race»”
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Tout le monde, la planète entière, est touchée par ce virus. Il ne s’agit pas de langue ou de couleur. L’idée est que les préposés aux bénéficiaires (entre autres) devraient être mieux payés et encadrés. Cessons justement d’encourager la différence entre les gens en faisant justement la promotion du contraire. J’ai vécu dans un autre pays des années et je n’ai pas eu de passe droit car j’étais canadien. Ce n’était même pas un pays parlant anglais ou français, j’ai appris et j’ai roulé ma bosse. Les emplois doivent être occupés par les personnes les plus compétentes possible et exit si je suis russe, roumain ou martien. Ceci dit, j’ai un grand respect pour tous. À chacun de faire sa place.