COVID:quand des Noirs discriminent des Asiatiques
Un chinois objet de harcèlement de la part d’un Haïtien dans un autobus à Montréal, des insultes qui fusent dans la rue, dans les épiceries à l’endroit de la communauté asiatique, ces actes sont en nette augmentation depuis la pandémie liée à la CVID-19.
Bien avant les consignes du gouvernement québécois, les dépanneurs tenus en majorité par des immigrants en provenance de l’Asie avaient baissé les rideaux pour se placer en quarantaine commerciale.
« Les Asiatiques n’ont pas tendance à parler publiquement des problèmes, souligne Fo Niemi lui-même originaire d’Asie, lorsqu’ils arrivent à en parler : cela dit c’est grave ».
M.Niemi dirige le Centre recherche action sur les relations raciales (CRARR) au Québec. Il a lancé voilà quelques semaines la campagne de sensibilisation : « La COVID-19 ne discrimine pas. Vous non plus !», organisée conjointement avec l’Institut pour la recherche et l’éducation sur les relations raciales (IRERR).
Fo Niemi, habitué à défendre des Noirs face à la police dans ces de profilage racial notamment, déplore le fait qu’un homme d’origine chinoise ait été discriminé par un ressortissant haïtien alors qu’ils étaient à bord d’un autobus à Montréal.
Il se serait fait traité de «fuken Chinois et coronavirus » par le passager haïtien selon son témoignage transmis au CRARR et dont nous avons obtenu copie. L’incident s’est produit voilà trois semaines environ.
Les actes discriminatoires et les manifestations de racisme qui pourraient survenir dans le contexte de la pandémie préoccupent également la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
La Commission dit émettre ces inquiétudes alors que des articles de presse et des représentants de groupes rapportent que des personnes auraient commis des actes de vandalisme contre des établissements associés aux communautés asiatiques et tenu des propos discriminatoires envers des membres de ces communautés, en personne et en ligne.
Toute personne qui croit avoir été victime de discrimination peut s’adresser à la Commission.
« Il est important de ne pas garder le silence et surtout de ne pas hésiter à dénoncer les manifestations de discrimination ou de racisme et à en parler »,
Myrlande Pierre
Au sujet des actes de vandalisme rapportés, la Commission a publié l’automne dernier une étude sur les actes haineux à caractère xénophobe, notamment islamophobe qui documente l’impact des actes haineux sur les personnes qui en sont la cible.
L’étude démontre notamment que ces actes sont une forme grave de discrimination qui affectent le sentiment de sécurité des personnes visées et plus largement des communautés et nuisent à leur sentiment de bien-être au sein de la société. Le résumé de cette étude est disponible en ligne :