COVID:retour au front à 64 ans pour sa communauté
Depuis trois ans, Il était bien tranquille dans sa retraite bien méritée, après plus de 40 ans de loyaux services en santé, lorsque la COVID-19 est venue le tirer de là violemment en mars dernier. Pérard Joseph, infirmier clinicien, ne pouvait pas ne pas « donner un coup de main à la communauté haïtienne», en particulier, devant la situation qui se développait à Montréal-Nord en particulier
Il travaille actuellement au service de dépistage sous la tente du CLSC de Montréal-Nord dans le cadre du programme « Je contribue » du gouvernement du Québec. Le CIUSS du Nord de l’Île lui a rendu hommage dans un post Facebook récemment, avec le hach tag « #SoyonsFièresEtFiersdÊtreLà! »
«Les besoins étaient immenses et, tous les jours, j’entendais combien le réseau avait besoin de bras. Ma femme et moi sommes tous les deux infirmiers cliniciens de formation et notre fille étudie aussi en soins infirmiers : nous connaissons les risques, mais il fallait que notre famille se mobilise.», dit-il dans cette publication.
Sa femme a d’ailleurs contracté la COVID-19 au début de la pandémie, ce qui a retardé l’arrivée de M.Joseph au sein du CIUSSS. Pourtant, il n’a pas pris peur de le contracter à son tour.
«Nous avons créé une zone spéciale pour ma femme à la maison et personne n’a été contaminé. », raconte l’infirmier d’expérience.
Sa mère à risque
Le clinicien a plutôt la frousse pour sa mère, âgée de 94 ans, et très à risque comme pour la plupart de cette catégorie de la population. Interrogé par In Texto pour savoir pour combien de temps il compte encore contribuer alors qu’un 2e vague débarque en trombe au Québec, l’infirmier demeure perplexe.
« On va analyser tout cela e famille avant de prendre une décision », dit le travailleur de la santé à la retraite qui semble plus s’inquiéter pour sa mère.
« Il y a ma mère aussi qui vit avec moi et qui a 94 ans. Et je ne veux pas trop la mettre en danger. »-Pérard Joseph
Barrière de la langue
Comme clinicien, Pérard Jospeh fait beaucoup d’enseignement, en plus des soins qu’il peut prodiguer. Et on a beau répéter les consignes, les mesures sanitaires, certaines personnes des communautés culturelles ont souvent de la difficulté avec lorsque ce n’est pas expliqué dans leurs langues.
Et c’est à ce niveau que M. Joseph joue un rôle clé à la clinique de dépistage de Montréal-Nord.
«Ce qui me réconforte, c’est d’avoir la possibilité de communiquer avec les gens dans leurs langues.», confie l’infirmier qui parle créole, anglais, espagnol avec les candidats aux tests qui ne parlent pas encore ni le français, ni l’anglais.
Pour Pérard, qui a connu la malaria et la H1N1, rien n’est comparable à la COVID-19. « On apprend tous les jours comment se comporte ce virus. » souligne M.Joseph qui rejette l’association faite par certains entre la COVID-19 et l’insalubrité dans certains quartiers.
« Ce n’est pas une question de malpropreté mais plus de l’imprudence et de l’incrédulité chez certains. » conclut l’infirmer côtoyé et enseigné à Montréal-Nord différentes à différentes communautés culturelles.