Crise haïtienne: le Canada prend le pouls des Haïtiens d’ici - Intexto, jounal nou
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Le Canada consulte actuellement ses citoyens d’origine haïtienne afin de pouvoir mieux orienter sa diplomatie en Haïti. Une première rencontre virtuelle a eu lieu mercredi dernier avec une trentaine de leaders de la communauté.
Les élections, le référendum, la transition entre autres sont autant de points chauds abordés lors de cette réunion au cours de laquelle Ottawa s’est fait vertement critiqué pour son « manque de leadership au sein du Core group » composé des USA, de l’ONU, l’UE entre autres.
« L’on se demande si le Canada ne pouvait pas recadrer son leadership au sein du Core group qui est très mal vu au sein de la population haïtienne. », a lancé d’emblée le pasteur Wilner Cayo de Debout pour la dignité.
« La communauté internationale a été d’une telle complaisance avec ce régime. », fustige Jean Claude Icart, sociologue.
« On n’aurait pas toléré cela du Venezuela ou de Cuba. », fait remarquer de son côté Frantz Voltaire, historien.
Marc Garneau, le ministre des Affaires étrangères, s’est dit prêt à écouter les remarques et les critiques de la communauté vis-à-vis de cette structure informelle qui joue le « rôle de porte-parole » de la communauté internationale en Haïti.
La transition
On en parlait avant même l’assassinat de Jovenel Moise le 7 juillet dernier. Son mandat était contesté depuis le 7 février 2021 et de nombreuses organisations politiques mais aussi de la société civile l’appelaient à quitter le pouvoir depuis cette date.
Elles encourageaient fortement la mise en place d’un gouvernement de transition.
« Nous avons fait savoir au ministre que nous nous rangeons derrière les solutions élaborées par la société civile haïtienne qui propose un gouvernement de transition. », a précisé la trentaine de participants à cette consultation dans une note publique.
Ce passage obligé vers un retour à l’ordre constitutionnel fâche, divise lorsqu’on doit évoquer la question de la durée de cette transition. Et les Haïtiens vivant à l’étranger n’en sont pas exempts.
« Moi ce que je propose, c’est une transition qui pourrait durer entre deux à trois ans. », a exprimé Yves Marthome, un ingénieur d’origine haïtienne.
« Un an, deux ans ou trois, ce n’est pas à nous de décider. Laissez les Haïtiens en Haïti faire le choix de la durée.», rétorque Jean-Claude Icart, ancien professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
De son côté, le Canada pousse plutôt pour un retour à l’ordre constitutionnel à la vitesse grand V à travers une convocation du peuple en ses comices. Dans le livre démocratique de Marc Garneau, cela devrait intervenir en cette année 2021.
Dans un calendrier, Collège électoral vise fin septembre pour la tenue des compétitions, ce que le ministre canadien des Affaires étrangères juge utopique.
«C’est sûr, le 26 sept n’est pas une cible qui, en ce moment, est réaliste. Mais, le gouvernement canadien encourage fortement le gouvernement de M. Henry de travailler sur la possibilité d’élections d’ici la fin de l’année.»-Marc Garneau.
Dans un communiqué le groupe déplore cette position du Canada. Il estime que « le contexte actuel, notamment le niveau alarmant de l’insécurité, la désorganisation de l’État et la perte de confiance dans les institutions du pays ne permettent pas la tenue d’élections libres, honnêtes et démocratiques. »
Référendum
L’autre question qui dérange. Faut-il aller en élections sous l’égide de la Constitution de 1987 amendée ou sous le parapluie d’une nouvelle loi mère? Là encore, ce sujet éloigne les Haïtiens.
Guillaume André prône l’organisation d’un référendum constitutionnel avant même de considérer des joutes électorales. D’autres croient plutôt que le gouvernement de transition, avec l’appui de la société civile devraient eux-mêmes déterminer l’ordre des choses.
Le diplomate canadien tente de trancher. Pour Marc Garneau, les priorités actuelles ne résident pas dans un changement de loi mère. Haïti aurait mieux à faire que de se préoccuper de l’organisation d’un référendum.
« Je vous suggère que c’est absolument important que les institutions de l’État soient en place, qu’il y ait une stabilité avant de se tourner vers la constitution.», a-t-il dit.
« Je pense que, en ce moment, ce n’est pas la première chose que le gouvernement haïtien doit faire.», a ajouté Marc Garneau
Les Haïtiens appellent le Canada à s’inscrire, une fois pour toutes, dans une rupture avec les solutions imposées aux Haïtiennes et aux Haïtiens.
Aussi, il a été signifié au ministre que toute action du Canada en Haïti doit être conforme aux valeurs canadiennes. Par cela, « nous entendons, entre autres, la démocratie participative, l’égalité des chances, la paix et la justice sociale, le respect de la vie humaine, des droits et libertés, de l’ordre constitutionnel et de l’environnement. »
« Notre déception est totale. Nous dénonçons la position du Gouvernement du Canada qui va à l’encontre des revendications du peuple haïtien et nous demandons une fois de plus au Premier ministre du Canada de mettre en avant les valeurs canadiennes pour défendre Haïti et sa souveraineté. »-extrait du communiqué
Le groupe précise qu’il n’est pas « contre les élections mais nous sommes contre les élections à tout prix et dans n’importe quelle condition. »
Ils ont dit
« Notre position est en appui à la société civile haïtienne. Deux préoccupations majeures : comment peut-on réaliser des élections avec l’insécurité établie et l’enregistrement partiel des électeurs.trices. »
« Il est clair que la crise haïtienne actuelle est d’ordre social, économique, sanitaire et institutionnel. Des élections hâtives d’ici la fin de l’année 2021 ne feront qu’empirer la situation, affaiblir davantage la société et la population. »
Haïti est gouverné depuis plus d’un an par décret depuis la caducité du parlement et l’incapacité de l’ancien président Jovenel Moïse d’organiser des élections complémentaires.
Les relations bilatérales entre Haïti et le Canada existent depuis 1876. Après les USA, le Canada est le deuxième pays dans le monde à fournir plus d’aide à Port-au-Prince.
On parle d’un budget annuel d’aide au développement d’environ 89 M$ dans le pays et 50 projets opérationnels.
Depuis le tremblement de terre de 2010, le Canada a contribué à 1,5 milliard $ en Haïti, dont 345 millions en aide humanitaire et 1,15 milliard $ en aide au développement.
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