De la littérature pour nous rappeler Vertières
L’Association des Etudiant-e-s Haitien-ne-s de l’Université Laval a organisé ce 18 novembre une soirée littéraire à l’Université Laval (Pavillon Charles-de-Koninck), dans le cadre du 218e anniversaire de la bataille de Vertieres, avec comme invité d’honneur le poète John Wesley Delva
Il est 18h35. À la suite d’une journée partiellement pluvieuse, la tombée du soir n’en était pas moins différente. Toutefois, s’il faisait relativement froid dehors, la chaleur d’Haïti se faisait sentir dans la salle où se tenait le spectacle. Sur les visages ensoleillés de ces étudiant.es présent.e.s dans la salle.
L’activité a été accueillie par l’université qui a elle-même invité, outre les membres de l’association, des potentiels intéressé.e.s à y prendre part.
L’animateur de la soirée Worlgenson Noel, étudiant à la maitrise en communication publique (ULaval) donne le ton tout en invitant le coordonnateur de cette association étudiante à présenter les propos de mise en contexte et de bienvenue.
Après un petit historique des évènements du 18 novembre, il indique le sens de cette soirée littéraire par rapport au 218e anniversaire de la bataille de Vertières.
« Cet évènement a tout son sens dans une telle circonstance. En effet, parce que la littérature peut être une arme de combat ; parce que la littérature a la vertu de nous permettre d’exprimer, par des mots et avec beauté, nos douleurs et nos jouissances, nos peines et nos joies, nos aspirations et nos déceptions; (d’ailleurs, la fiction haïtienne et l’histoire de la guerre de l’indépendance se manifestent d’abord et profondément dans la littérature nationale; cette littérature nationale qui exprime avec tellement d’éloquence l’héroïsme, le génie surhumain, la bravoure des héros de cette ultime guerre de l’indépendance ; cette littérature qui nous décrit si bien le réel », extrait tiré du discours de circonstance de Rency Inson Michel, coordonnateur de l’Association des étudiants haitiens à l’Université Laval.
Il termine ses allocutions par un poème de Massillon Coicou dans Complaintes d’esclaves.Il a remercié : le Bureau de la Vie Etudiante qui a accuilli l’évènement, les invités, ses collègues du comité exécutif (Gaspard Octéus, Jacquecin Garçon, Dawing Dorvelus et Marie-Yvonne Bazile).
Et pour faire la transition, il rappelle encore le sens de l’acte d’écriture et pense que l’art de l’écriture est profondément lié à la liberté, en citant Jean Paul Sartre : « Écrire, c’est une certaine façon de vouloir la liberté; si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagé ». M. Michel réitère que tout simplement, la littérature est un outil de communication et croit qu’une telle soirée littéraire peut nous permettre de célébrer cette épopée de 1803.
Présente à l’assemblée, Laurence Bertrand, co-directrice du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa) dont Rency Inson Michel est l’actuel président depuis septembre dernier. Fondé par Stanley Péan en 1986, le CEULa a pour mission de mettre en valeur la relève littéraire et de promouvoir la littérature à Québec en organisant des cercles de lecture et des ateliers d’écriture. Ayant plein de projets en vue, le CEULa tient aussi une revue d’écriture.
« Notre association a réalisé L’écrit primal, une revue étudiante de création littéraire avec des nouvelles, poèmes, essais ou récits rédigés par des auteurs et autrices de la relève. En septembre dernier, nous avons lancé notre plus récent numéro, le 59, intitulé « Mises à jour ». La Bibliothèque de l’Université Laval en possède un exemplaire, avec le 58, « Nos carnavals dorment seulement le jour ». Annuellement, tous les hivers, nous publions un nouvel appel de textes pour L’écrit primal, sur notre page Facebook, afin d’inviter les personnes à nous faire parvenir leurs propositions », a laissé entendre Laurence Bertrand.
L’invité d’honneur a, pour sa part,parlé de ses œuvres littéraires et a offert des prestations de concert avec ses deux artistes invités, David Leroy et Camaos. Le public a participé, à son tour, à l’exercice d’une poésie libre,à la suite d’une invitation d’écriture ponctuelle et individuelle sur la thématique de liberté pour faire un texte collectif.Si la bataille de Vertières reste lointaine dans la mémoire collective des Haïtiens, la littérature peut toujours l’actualiser en la célébrant historiquement.