Décès de Mireille Djomouo: ça sent l’affaire Echaquan
Fatiguée, exténuée de « pourquoi! », cette question qu’elle se pose sans arrêt et qui est restée sans réponse, à date, Christine Djomouo, la sœur de Mireille décédée à la suite de l’administration, contre toute indication, de la pénicilline à l’hôpital Charles Lemoyne, à Longueuil, « n’exclut pas » d’exiger une enquête publique et indépendante afin de faire la lumière autour de ce décès.
Le coroner du Québec annonce la tenue d’une enquête autour de la mort de cette femme noire qui a filmé son agonie, comme Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette, mais la famille semble douter.
« Ce qui m’intéresse maintenant, c’est d’aller enterrer ma sœur. Faire tout cela en même temps, je ne pourrai pas. Je vais craquer. Mais je ne l’exclus pas.», dit-elle lors d’un point de presse en marge de la manifestation de ce samedi.
Elle explique que les réponses offertes par l’hôpital à ses questions ne la satisfont point. Christine Djomouo affirme, par ailleurs, qu’on l’a empêchée de voir sa sœur avant son décès. Il a fallu qu’elle se batte avec les autorités sanitaires pour obtenir le transfert de Mireille, décédée quelques heures plus tard à l’hôpital général juif à Montréal.
« L’ambulance l’a sortie après 5 heure de négociations.», déplore l’infirmière clinicienne.
La famille avance qu’on ne l’a pas nourrie au moins pendant deux jours après son entrée au centre hospitalier.
« J’entends toujours sa voix qui me dit : viens me sauver, viens me sauver, ils veulent me tuer.»-Christine Djomouo
Ça sent l’affaire Echaquan
« C’est un acte raciste!», s’exclame Daniel Kassongo Sadi, ce linguiste professeur de langue originaire de la République démocratique du Congo (RDC) et qui vit ici depuis 36 ans.
« On ne sait pas ce qui s’est passé, mais la question se pose. », concède Manon Massé , la co-porte-parole de Québec solidaire dans une allusion à l’affaire Echaquan.
Cette femme autochtone s’était filmée en agonie, à l’instar de Mireille Djomouo avant de décéder dans un hôpital de Joliette.
À l’aide d’un tam-tam, le professeur Sadi faisait un boucan au cri de « Aba le racisme!» en se frayant un chemin dans la foule de plus de 200 personnes réunies au stationnement de l’hôpital sur le boulevard Taschereau.
Mais un des organisateurs le rappelle à l’ordre en insistant sur le fait qu’on ne devrait pas ajouter de la couleur à ce qui s’est passé.
« Mireille est morte parce qu’elle est Noire. », rétorque Samuel Shimbé.
« À voir les publicités, le Québec n’est pas une province raciste. Mais, ce que nous vivons est différent. Je suis une victime de ça.», poursuit le manifestant en entrevue à In Texto.
Morte d’une douleur à la hanche
L’hôpital Charles Lemoyne n’en serait pas à sa première bourde avec des patients. Plusieurs autres personnes sont venues témoigner du décès suspect de leurs proches à la suite de leur admission pour des problèmes de santé mineurs, tel mal de dos ou à la hanche, comme Mireille.
Patrice Dumont, un Québécois blanc a perdu son fils Xavier il y a 14 mois et est toujours en quête de réponse, dit-il.
« Enquête du coroner, Accès à l’information, Comité de révision, personne ne veut me donner d’explications.», dénonce M.Dumont.
Un autre jeune Québécois d’origine camerounaise, comme Mireuille, déplore aussi que le décès de sa mère Épiphanie Kassanga «soit morte d’une douleur au dos» alors qu’elle était au soin de ce centre hospitalier.
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One Comment on “Décès de Mireille Djomouo: ça sent l’affaire Echaquan”
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Les africains sans exception doivent tous se lever comme une seule personne face à ce drame et dire stop.nous voulons des explications pour la mort de notre soeur mireille. Car cela pouvait arriver à chacun de nous.
Nous sommes tous concernés face à cette situation. Les gens doivent manifester massivement dans tous les pays du monde.c’est monstrueux il n’ya même pas d’adjectifs pour qualifier ce qui s’est passé. Je suis camerounais et très outré