Éducation: réfléchir, coconstruire et outiller pendant trois jours - Intexto, jounal nou
- Home
- /
- Politiques
- /
- Éducation: réfléchir, coconstruire et outiller pendant trois jours
Le président du Sommet jeunes Afro, Édouard Staco, au milieu, lors des ateliers de réflexion su l'éducation
Pas moins de sept chercheurs en éducation ont animé des ateliers les 28, 29 et 30 septembre dernier au Palais des congrès de Montréal dans le cadre de la 2e édition des «Journées de l’éducation» à l’initiative conjointe du Fonds 1804 pour la persévérance scolaire, de l’Observatoire des communautés noires du Québec et du Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires.
Des rapports sociaux de race dans les universités québécoises avec Marie-Odile Magnan en passant par «une meilleure intégration de la pédagogie inclusive en enseignement : par où commencer ?» avec Justin Ngoya et L’impact du racisme dès le début du parcours scolaire: expériences d’élèves des communautés noires à Montréal, présenté par Gina Lafortune, les ateliers étaient très animés.
William Tcheumtchoua Nzali (en collaboration avec Lerona Lewis) a abordé le sujet brûlant de «La police à l’école : que dit la littérature ?», alors que Charlette Ménard a examiné «le mythe de la méritocratie dans la formation des enseignant.e.s : pour une véritable inclusion des élèves racisé.e.s». La chercheure Tya Collins a quant à elle analysé le «processus de classement en adaptation scolaire» dans les écoles.
Plus d’une centaine de participant.e.s, une vingtaine de conférences, plusieurs sessions de travail et de nombreuses discussions riches ont fait de cet événement un franc succès.
Dans leur rapport final, les participants ont prôné la mise sur pied d’une communauté de pratique dans le milieu, de la Formation continue afin de pallier «certains comportements venant des enseignants. Ils estiment également que certains parents, pas bien imbus du système, commettent des erreurs dans les décisions prises pour leurs enfants.
«Beaucoup de parents signent des documents sans savoir vraiment ce qu’ils venaient de faire. Souvent ils ne peuvent pas revenir en arrière», déplore le rapporteur de l’atelier sur l’adaptation scolaire.
Au sujet de la violence dans le milieu scolaire, les participants ont fait remarquer que ce problème est reconnu depuis longtemps et perdure depuis des années. Toutefois, les enjeux et défis sont plus grands pour les élèves des communautés culturelles qui sont dépourvus d’espace pour en parler. Ils appellent à outiller les élèves sur le micro-agression.
Au sujet de la présence de la police dans les écoles, les animateurs de cet atelier disent observer que même les professionnels du milieu scolaire s’interrogent sur les raisons de ces interventions, voire les tous petits. Même s’ils reconnaissent qu’il y a un travail de prévention à faire mais elle «ne devrait pas être fait par des policiers notamment dans les écoles primaires et préscolaires», disent-ils. Enfin des formations interculturelles devraient être dispensée aux policiers et le corps de police devrait avoir plus de diversité dans ses rangs.
En matière de Méritocratie dans le secteur de l’éducation, les intervenants disent constater ces systèmes sont reproduits. «Un enfant noir, magrébins va être plus dangereux, perturbateurs que ces camarades blancs à qui on va trouver des explications comportementales.», soulignent l’atelier sur le sujet.
Ces genres de réalités peuvent «mener à du sabotage de la part de cet élève, un manque d’estime de soi et du découragement.» Les Journées de l’éducation ont abordé la question de la «Pédagogie inclusive en enseignement» également. Depuis 5 ans, il y a une certaine ouverture à la diversité constatent les participants, mais la réticence est quand même présente en raison d’un manque de connaissance.
«Soyez des agents multiplicateurs de valorisation de la diversité. Une formation continue obligatoire dans le milieu, partager les meilleures pratiques, offrir de l’accompagnement, en créant des mentors », prônent les membres de cet atelier.
Par ailleurs, le chercheur en éducation Réginald Fleury a prtésenté une cartographie du «Parcours scolaire des jeunes Noir.e.s au Québec : enjeux, obstacles et tremplins », qui donne une vision d’ensemble du système d’éducation au Québec avec ses membres et autres allié.es des communautés noires.
L’objectif est de briser l’isolement face aux discriminations en partageant avec le plus grand nombre possible de parents, d’acteur.ice.s du milieu scolaire et d’organismes communautaires, les obstacles qui se dressent devant la réussite des jeunes noir.es, mais aussi les initiatives favorisant leur réussite.
Il s’agit d’un outil en ligne très facile d’utilisation et qui permet de mettre en lumière la présence des élèves noirs dans les Écoles, CEGEPS et universités et les difficultés auxquelles ils font face.
Depuis environ deux ans, l’Observatoire a mis sur pied un Groupe de recherche en éducation dont l’objectif est d’identifier des problématiques vécues par les communautés noires en matière d’éducation et d’y réfléchir. Au total, cinq thèmes ont été retenus par le Groupe.
L’Observatoire des communautés noires du Québec entend de constituer comme un levier pour s’attaquer aux inégalités propres à cette catégorie de la population. Il est soutenu par 51 organismes membres et par la Fondation Lucie et André Chagnon, une première au Québec et au Canada .
La Fondation Lucie et André Chagnon, ce dernier, un entrepreneur électricien, qui, au début des années 60 avait fondé Vidéotron avant de le céder, en 2000, à Québécor, a comme mission de «prévenir la pauvreté ». Elle poursuit des valeurs importantes de Justice sociale et d’inclusion.
À propos du SdesJ : Regroupant plus de 50 organismes, le Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires est un réseau novateur qui a pour mission de contribuer à l’essor économique et social du Québec et du Canada en se concentrant plus spécifiquement sur l’apport des jeunes des communautés noires.