Élections 2022: Québec est-il prêt pour une Noire?
« Oui. Je pense que oui. », répond Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) lorsque In Texto lui pose la question lors d’une table ronde avec des médias des communautés culturelles dans le cadre des Élections de 2022.
Née à Montréal de parents haïtiens, Mme Anglade dirige le PLQ depuis mai 2020 et conduit ce parti en élections face au premier ministre sortant, François Legault et trois autres chefs de parti : Éric Duhaime du Parti conservateur du Québec (PCQ), Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire (QS), Paul St-Pierre-Plamondon du Parti québécois (PQ).
L’épisode Pauline Marois du PQ qui a dirigé le Québec, de septembre 2012 à avril 2014, fait en sorte qu’elle ne soit pas une première, comme femme. Mais, sa couleur pourrait-elle jouer au Québec.
« Tu auras toujours des gens pour dire …Oh… cette personne-là est différente…. On le voit. François Legault le fait lui-même, alimente les différences alors qu’on ne devrait pas faire cela. », concède Mme Anglade qui se dit consciente que la politique, pour elle à tout le moins, « n’était pas quelque chose de facile. »
Diplômée en génie industrielle à 22 ans, Dominique Anglade aime rappeler les difficultés qu’elle a rencontrées en Ontario lorsqu’elle devait travailler avec des hommes blancs, qui avaient deux fois son âge, et qui étaient sous sa responsabilité.
« Chaque niveau de diversité amène un niveau de complexité mais c’est aussi un élément de richesse. », croit la femme politique.
Sa cible c’est François Legault, le premier ministre sortant. Notamment depuis les propos du chef de gouvernement sortant qui associait l’immigration à de la violence pour justifier le fait qu’il fixe le seuil des nouveaux arrivant à 50 000 et 70 à 80 000 comme le propose le PLQ.
« Je vais toujours me dresser contre cette politique de division qui n’aide personne et qui alimente la peur. » -D. Anglade
Les sondages
Depuis le début de la campagne, les coups de sonde la placent loin derrière la CAQ. En dépit de sa belle performance aux débats, notamment le 2e organisé par Radio-Canada.
« Le vrai sondage, cela reste le 3 octobre. » réplique Dominique Anglade lorsqu’interrogée sur les résultats.
Ces principaux enjeux tournent autour de la Famille, les Changements climatiques en lien avec l’économie, la Main-d’œuvre et la pénurie qui frappe les patrons de plein fouet.
La cheffe du PLQ compte beaucoup sur l’immigration pour régler en partie cette question qui divise les formations politiques empêtrés dans une guerre de chiffre.
« Les gens nous disent qu’ils sont fatigués du débat sur l’immigration qui divise. À un moment donné cela va se répertorier dans les chiffres et c’est pour cela que les gens vont décider d’aller voter. »
« Les gens nous disent qu’ils sont fatigués du débat sur l’immigration qui divise. À un moment donné, cela va se répertorier dans les chiffres et c’est pour cela que les gens vont décider d’aller voter. »
Au-delà des sondages, c’est le taux de participation qui compte soutient Mme Anglade.
« Il faut que les gens se mobilisent, qu’ils se rendent compte des enjeux et qu’ils sortent. Qu’ils fassent entendre leur voix et r voter pour le Québec dans lequel ils croient. »