Emmanuel Dubourg, un acquis pour Haïti et la diaspora?
Haïtien d’origine, ce politicien Canadien est en pleine campagne électorale pour la septième fois consécutive et continue de conquérir ses électeurs quotidiennement. In Texto s’est attardé un instant pour scruter en partie les 15 dernières années de politique provinciale et fédérale de ce parlementaire, avec une lentille haïtienne.
Emmanuel Dubourg est-il un acquis pour Haïti et la diaspora?
Faut-il rappeler que les services de qualité qu’offrent ses bureaux sont gratuits depuis toutes ces années. La plupart du temps, ce sont des services en matière d’immigration puisque les comtés de Viau, dans St-Michel où il a été député pendant 6 ans et Bourassa, à Montréal-Nord son comté actuel, sont très diversifiés.
En 2010, après le tremblement de terre du 12 janvier, en Haïti, il a été nommé coordonnateur des actions gouvernementales par le premier ministre du Québec, Jean Charest.
Son combat en immigration
Ce dernier, sous l’instigation de M.Dubourg, avait mis sur pied un programme spécial d’immigration qui a permis à plus de 6000 Haïtiens de rejoindre leurs familles au Québec. De plus, les étudiants étrangers venant d’Haïti ont vu leur frais de scolarité annuler pour la session d’hiver.
11 ans plus tard, la plupart de ces arrivants sont bien intégrés et ont fait des études. Ils contribuent actuellement à la société d’accueil. Il avait aussi joué un rôle dans l’obtention de l’aide financière aux sinistrés.
Mais, voilà, en 2013, Emmanuel Dubourg décide de faire le saut au fédéral, en rejoignant l’équipe de Justin Trudeau du Parti libéral du Canada (PLC). À Ottawa, il s’est battu pour annuler le moratoire mis en place par le gouvernement conservateur ce qui a permis d’éviter le renvoi vers Haïti de 3000 Haïtiens qui se trouvaient, malgré eux, sans statut au Canada.
En mai 2016, aux côtés des ministres de l’Immigration (fédéral et provincial) de l’époque, le député Dubourg a organisé, dans Bourassa même, son comté, une conférence de presse où le gouvernement libéral annonçait la régularisation du statut de ces personnes.
Un an plus tard, à la suite de l’arrivée irrégulière d’Haïtiens des États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau dépêcha M. Dubourg au pays voisin pour rencontrer la diaspora haïtienne et les informer des programmes d’immigration au Canada.
En 2020, la pandémie de la Covid-19 fait des ravages. Et de nombreux Haïtiens œuvrant dans le domaine de la santé, et parmi eux, beaucoup sont sans statut régulier. M. Dubourg recevait alors le mandat de faire des consultations auprès de leaders haïtiens en vue de trouver une solution migratoire au profit de ces travailleurs.
Il en résulte un programme spécial d’immigration mis sur pied par le ministre fédéral de l’Immigration visant à accorder la résidence permanente à ces travailleurs de la santé communément appelé « les anges gardiens ».
Face aux critiques
Encore aujourd’hui, le député sortant et candidat à sa propre succession dans Bourassa ne relâche pas ses efforts pour supporter sa communauté et son pays d’origine. En effet, à la suite du tremblement de terre du 14 août dernier dans le Sud d’Haïti, il échange constamment avec ses collègues du gouvernement pour obtenir un support adéquat pour Haïti et les Haïtiens.
« La politique est un métier qui peut être très dur.On est souvent l’objet de critiques », souligne Emmanuel Dubourg. De ce fait, il ne reçoit pas que des cartes de félicitations de ses commettants. Plusieurs dénigrent son travail, le plus souvent sur les médias sociaux.
Quand on lui demande si ces commentaires négatifs l’affectent, il répond simplement: « Pendant toutes ces années, je sers mes concitoyens avec honneur et engagement. Élections après élections, ils m’accordent leur confiance. Aux critiques négatives, je réponds : AvèwMap Maché, (à vos côtés). »
Emmanuel Dubourg était le seul député d’origine haïtienne de 2007 à 2013 à l’Assemblée nationale du Québec parmi les 125 élus. Il est depuis 2013, le seul député d’origine haïtienne à la Chambre des communes parmi 338 députés.
Le 20 septembre prochain, la communauté gardera-t-elle sa voix?