Entre chanson, activisme politique et l’église
Dès l’âge de 8 ans, Barbara Guillaume, fille de pasteur à Lacoline d’Aquin (sud d’Haïti), apprend avec stupéfaction qu’elle est une vedette de la chanson et reçoit un petit gâteau créole à base de pistache (tablet), comme son «premier salaire».
«Il était bon», se souvient encore la femme de 57 ans aujourd’hui et qui effectue un parcours atypique entre musique, politique et sa foi chrétienne. Depuis, la petite fille de 8 ans n’a pas arrêté de chanter même si, du même souffle, elle ne cesse de douter de sa belle voix.
«Je m’étonne de voir que je chante encore», nous dit-elle avec des petits éclats de rires lors d’une entrevue.
Écoutez Barbara Guillaume
Sa sœur, Danielle Guillaume, est sa première admiratrice et la traine sur scène régulièrement comme ce sera le cas en janvier prochain lors d’un spectacle.
Pourtant, Bob, comme la surnomme ses intimes, chante avec ses trippes, avec une voix qui porte et qui force l’écoute et l’attention. C’est la chanson « Résistance », utilisée à outrance à des fins politiques, qui l’a sortie de cette petite église protestante de Lacoline d’Aquin pour la faire connaître mondialement.
«J’ai épousé la chanson à la suite de ma rencontre avec Manno Charlemagne, So anne (Annette Auguste), Georges Vilson, entre autres, à New York», confie la chanteuse avant de préciser qu’elle se considérait « plus comme activiste que chanteuse ».
Mais en réalité, Barbara Guillaume a toujours été à califourchon entre l’activisme politique et la musique et ce en droite ligne de sa foi chrétienne. « Pour moi, l’évangile est étroitement associée aux bonnes œuvres, avec le bien et la lutte pour la justice », affirme-t-elle.
L’ «Université de la rue »
Les frères Parents ont joué également un grand rôle dans la formation de sa conscience politique propulsée par la foi en Dieu. C’est en 1987, avec l’album KP qui contient l’opus « Ras klass moun » que Barbara Guillaume explose.
Entre l’église, la politique et les études, l’artiste finit par produire seulement quatre albums, dont plusieurs à succès. Sa plus grande formation, elle dit l’avoir obtenue dans ce qu’elle appelle l’ «Université de la rue».
Mais Barbara Guillaume détient une maitrise en formation à distance et de nombreux certificats dans plusieurs domaines dont un en Droit au Canada.
Barbara Guillaume s’exprime couramment en français, en anglais, en créole et baragouine des mots d’espagnol. Féministe avertie, la cause de la femme est en tête de liste de ses batailles.
Elle est mère de deux enfants adoptifs et de « beaucoup d’enfants en Haïti ». La chanteuse affiche en tout temps une vraie modestie et parait toujours gênée de parler d’elle.
Elle a dit
«Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui me connaisse vraiment, la vraie Barbara Guillaume.»
Cet article est produit dans le cadre du premier anniversaire de PasserElle Productions, le 27 octobre prochain. Un hommage sera rendu à Barbara Guillaume. Un spectacle a lieu au 3737 Crémazie est, à Montréal, cette date, au prix de 50 dollars. Un souper est inclu. Billets en vente chez Michel studio, Méli Mélo, Centre des arts de la scène. Infos et billetterie: 5142342330
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One Comment on “Entre chanson, activisme politique et l’église”
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