Éprise d’Haïti, elle appelle Ottawa à soutenir ce peuple
Née au Canada, de père québécois blanc et d’une mère haïtienne, Marie Dimanche mène une lutte acharnée depuis févier dernier en faveur de l’émancipation du peuple d’Haïti depuis qu’elle a visité ce pays pour la première fois entre décembre 2018 et janvier 2019.
De retour au Canada, elle créée Solidarité-Québec-Haïti, un groupe de pression qui appelle Ottawa à se «détacher» du Core group (Canada, Bresil, USA, France) en raison de leur «politique impérialiste» à Port-au-Prince.
« Les candidats sont un peu vulnérables et s’ils veulent qu’on les aime, on profite de l’occasion pour leur mettre la pression.», argue la militante lorsqu’on lui fait remarquer qu’en cette période électorale, l’actuel gouvernement gère plutôt les affaires courantes et est moins en clin à s’engager sur le long terme.
«Je suis certaine qu’il serait capable de prendre une décision s’il y avait une urgence. Et pour moi c’en est une pour 12 millions de personnes actuellement.»- Marie Dimanche
Aidée d’une trentaine de membres du groupe, elle criait à tue-tête un des slogans inscrits sur les pancartes: » Jovenel répressif, Trudeau complice »
Et pour Yves Engler, un autre activiste québécois, la communauté haïtienne devrait marchander son bulletin aujourd’hui au profit d’Haïti.
« C’est le moment de mettre la pression sur Trudeau. Car, il y a beaucoup de gens de la communauté haïtienne qui votent pour les libéraux », soutient M. Engler qui milite en faveur d’Haïti depuis plus d’une quinzaine d’années.
Lors même que pour lui c’est Washington qui détient le gros bout du bâton de l’ « ingérence étrangère » en Haïti, « Ottawa vient en 2e position » après tout à travers son soutien à la formation de la police haïtienne. De ce fait, il dit s’attendre à ce que le Canada retire son appui au président haïtien J. Moïse.
Solidarité-Québec-Haïti réalise des coups d’éclats depuis le déclenchement des élections fédérales. La bande à Mme Dimanche a déjà perturbé des rassemblements ou conférences de presse de Mélanie Joly (deux fois), de Jean-Yves Duclos (une fois).
Mme Dimanche s’est même fait arrêter par la police de Montréal et a été détenue en arrière d’une auto patrouille pendant 45 minutes avant de se voir administrer un ticket de 150 dollars pour troubles à l’ordre public. « Pas grave. C’est un ticket qu’on va contester d’ailleurs », nous laisse-t-elle entendre, entre parenthèse.
C’est la deuxième fois que le groupe se présente devant le bureau électoral du premier ministre sortant Justin Trudeau dans le comté de Papineau, à Montréal.
Le 30 septembre dernier, une quinzaine d’entre eux avaient occupé les espaces empêchant les bénévoles et employés de la campagne Trudeau de faire des appels afin de recueillir des appuis.
La directrice des opérations électorales du Parti libéral du Canada (PLC) a dû négocier une désoccupation de l’espace sous promesse de faire remonter leurs revendications plus haut.
« On a eu enfin une déclaration timide de Mme Freeland , mais ce qu’on cherche c’est une déclaration claire de non support à Jovenel Moïse », déplore Frantz André, un activiste membre de du groupe de pression.
Plusieurs médias haïtiens avaient rapporté que l’ambassadeur du Canada au sein du Core group aurait exprimé le souhait de voir Jovenel Moïse quitter le pouvoir, comme solution à la situation actuelle.
In texto n’a pu vérifier cette information auprès de Affaires mondiales Canada.
Depuis plus d’an, le président haïtien fait face à une contestation populaire. De plus en plus de gens et de groupes organisés de la société haïtienne appelle à sa démission, ce qu’il refuse d’accorder à date arguant qu’il a été élu pour 5 ans.
Solidarité-Québec-Haïti est lié avec Petrochallenge, un mouvement citoyen né du scandale de corruption lié à la vente de pétrole du Vénézuela. On parle de détournement de plusieurs milliards de dollars qui étaient destinés à l’infrastructure et actions sociales au pays.