Exploitation sexuelle : les femmes racisées dégradées
«Un trop grand prix», un comité composé de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), du Y des femmes de Montréal, de Prévention jeunesse Laval et de Prévention jeunesse Longueuil, lance une campagne de sensibilisation face à l’exploitation sexuelle, notamment des femmes de communautés culturelles.
Cette campagne annuelle de prévention baptisée «La vérité sur l’exploitation sexuelle», se déploie jusqu’à la fin du Grand Prix de Formule 1 de Montréal et vise cette année trois publics distincts : les jeunes filles, les parents et les acheteurs potentiels d’actes sexuels.
«La vérité sur l’exploitation sexuelle, c’est que c’est un geste criminel pour celui qui achète et lourd de conséquences pour celle qui est exploitée.»
Éliane Legault-Roy, porte-parole du Comité, interrogée par In Texto.
- Les femmes de la majorité constituent 71,4% des travailleuses du sexe
- Les femmes autochtones forment 20,8%
- Celles des minorités visibles représentent près de 8%
Ces chiffres sont tirés d’un Portrait de l’industrie du sexe, réalisé en 2013 par La CLES. http://www.lacles.org/portrait-de-lindustrie-du-sexe-et-des-besoins-des-femmes-ayant-un-vecu-en-lien-avec-la-prostitution
En dépit de ce faible pourcentage, les femmes racisées seraient les plus en demande dans l’industrie selon la porte-parole du Comité.
« Il y a une demande de la clientèle. Mais souvent les femmes des communautés culturelles vont être enfermées dans des rôles plus dégradants.»
Éliane Legault-Roy, porte-parole du Comité
Depuis 2014, il existe une loi au Québec qui punit l’achat de services sexuels. Mais les autorités peinent à la faire appliquer dans sa globalité déplore la porte-parole.
La majorité des femmes qui travaillent ou qui sont exploitées dans l’industrie du sexe ont entre 26 et 35 ans (près de 36%). Suivent les 46 ans et plus pour 27,5%, puis les 36 à 45 ans pour 20,2% enfin la proportion de femmes âgées de moins de 25 ans est de 16,5%.
Le besoin d’argent (plus de 41%) est la principale cause de prostitution. Puis viennent la proximité, la toxicomanie, le recrutement par des proxénètes. La sollicitation de clients vient en dernier dans le classement du Portrait de 2013.
La campagne «La vérité sur l’exploitation sexuelle» sera réalisée sur plusieurs plateformes numériques. Les messages pour les jeunes filles seront diffusés sur Instagram et Snapchat en plus d’être affichés dans les abribus situés près des établissements d’enseignement.
Les messages pour les parents seront diffusés sur Facebook alors que les messages à l’intention des acheteurs seront diffusés sous forme de publicité sur différents supports numériques.
Un point de chute commun, le site web de la campagne, rassemble ressources et informations à l’intention des différents publics.
«Le message de la campagne, c’est qu’en 2019, il est temps d’oser dire et entendre la vérité sur l’exploitation sexuelle.»
-Éliane Legault-Roy.