Expulsé de son école sans avertir ses parents
Sans ménagement, l’école secondaire Gérard Filion, à Longueuil, met dehors L-R.G. J, 14 ans, par une journée froide de février 2021 aux heures de classe et omet d’avertir ses parents à la suite d’une chicane entre le jeune et une de ses camarades, lors d’un cours d’éducation physique.
À l’origine de la mesure de renvoi: une fille, Blanche, l’accuse de l’avoir traitée de «bitch», ce qu’il dément. Les amies de la jeune fille ainsi que le petit ami de cette dernière se mêlent de l’affaire et menacent de lui faire la peau.
« Mon fils, je l’ai trouvé deux heures plus tard dans la rue, dans le froid. Il pleurait et clamait son innocence.», se rappelle Cendy Jeannis.
Mme Jeannis réussit à avoir une rencontre avec l’école Gérard Filion autour de la situation en vue d’envisager une solution. Lors de cette rencontre, la direction de l’école aurait conseillé à son fils, en sa présence, de présenter des excuses à la jeune fille. Sinon, selon l’école, «le copain de la fille voulait le battre.»
« J’étais prête à ce que mon fils le fasse, bien qu’il soit innocent, question d’en finir avec cette histoire.» confie la mère qui, la même journée, avait adressé un courriel à la direction de l’école pour leur signaler que ce qu’elle a fait était illégal et que cela ne respectait pas les principes qui régissent le Centre de services scolaires.
Des accusations sans fondement
« Mais le lendemain, je reçois un appel de la police pour m’annoncer que « mon fils était en état d’arrestation». Pour Cendy Jeannis, c’est l’école même qui aurait « instigué la fille à porté plainte auprès de la police».
Sans trop attendre, la mère monoparentale débarque au poste de police avec son fils de 14 ans afin de tirer tout cela au clair. L’agent qui s’occupe du dossier l’informe que L-R est accusé d’actes d’«intimidation»
«Je lui ai demandé s’il avait un mandat pour arrêter mon fils. Il n’était pas capable de me le montrer. Il a fouillé sur son ordinateur et a tenté de me sortir un mandat au nom de quelqu’un d’autre et qui datait de plusieurs années.»-C. Jeannis
Empêtré dans son dossier, le policier les laisse partir sous « promesse de comparaitre à la Cour du Québec » pour prise d’empreintes de l’adolescent le 1er avril dernier.
« Le dossier de police ayant été refusé par le procureur aux poursuites criminelles et pénales, nous vous avisons de ne pas vous présenter à la Cour…», lui écrit une agente de liaison du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) le 23 mars dernier.
In Texto a tenté de savoir sur quelle base le service de police avait décidé d’aller aussi loin avec une affaire qui ressemble plus à une coquille vide, sans succès. Le SPAL nous renvoie carrément à la Direction des poursuites criminelles et pénales
«Le dossier a été soumis au procureur, mais il a déterminé de ne pas porter d’accusations. Nous vous invitons donc à communiquer avec la section des communications du DPCP.», nous indique par courriel l’Agente Mercille des Communications de la police de Longueuil.
Erreur de renvoi
La direction de l’école secondaire Gérard Filion que nous avons contactée nous a fait savoir, par l’entremise des Communications du Centre de services scolaires Marie-Vctorin (CSSMV), qu’elle avait en effet reçu et « traité » une plainte dans le cadre de cette affaire.
Elle dit admettre « l’erreur du renvoi à la maison sans que les parents n’aient été appelés. » L’école « s’en est excusée, a donné toutes les explications nécessaires au parent et s’est montrée accueillante, bienveillante et proactive à l’égard de l’élève.» mentionne Alexandre Kozminski Martin des communications du CSSMV.
Le dossier étant sous analyse actuellement du protecteur de l’élève du centre de services, « il n’est pas possible de vous fournir plus d’information sur la situation.»
Yves Marcotte, le protecteur de l’élève au CSSMV, se refuse à tout commentaire pour l’instant.
« Je suis présentement à étudier le dossier de plainte. Vous comprendrez alors que puisque la requête est sous analyse, je ne ferai aucun commentaire. »-Y. Marcotte
Il dit toutefois dans sa réponse par courriel qu’il «pourrait être appelé à émettre des recommandations sur le bien fondé de la plainte auprès du conseil d’administration du centre de services scolaire Marie-Victorin.», ce qui n’est pas fait encore.
Changement d’école et plaintes
« Traumatisé » par cette histoire, le jeune L-R qui voit un Psy, « voit noir » selon sa mère, a du changer d’école malgré les tentatives de Gérard Filion de le faire revenir en salle de classe.
« Il est vraiment traumatisé par Longueuil, par cette école.», rapporte sa mère. Il fréquente aujourd’hui l’école Jeanne-Mance, à Montréal, soit plus de 45 minutes d’autobus de chez lui.
Mais, Cendy Jeannis n’entend pas en rester là. Avec l’aide du Centre de recherche action sur les relations raciales (CRARR), elle prépare deux plaintes, une contre le CSSMV et une autre contre la police de Longueuil pour « discrimination ». Fo Niémi du CRARR nous confirme la préparation de ces griefs qui devraient être déposés « d’ici quelques semaines» par devant a Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Dans le cadre de la loi 56, l’école Gérard-Filion a instauré un plan de lutte pour contrer l’intimidation et la violence pour veiller à ce qu’aucun élève ne soit victime d’intimidation ou de violence.
« Des mesures d’encadrement et de soutien sont donc déployées pour soutenir les élèves, impliqués d’une façon ou d’une autre dans ce type d’événement, afin de s’assurer qu’ils puissent fréquenter l’école en toute sécurité et y recevoir les services dont ils ont besoin. », note l’école.
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One Comment on “Expulsé de son école sans avertir ses parents”
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Espérons que votre fils ne sera pas persécuter dans toutes les écoles, cegep et universités du Québec qu`il pourrait fréquenter.
https://kewoulo.info/quebec-liberte-academique-droit-a-linjustice-racisme-a-violence-systemique/