Haïti: en attendant des sanctions, le Canada livre du matériel à la PNH - Intexto, Journal Nou
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Après plusieurs mois d’attente, une partie des matériels et munitions achetés par le gouvernement haïtien entre les mains de Inkas, une entreprise privée de Toronto (Canada) spécialisée dans la vente et la fabrication d’armes, a été livrée en Haïti, samedi dernier, par des avions de l’Armée américaine mais aussi de l’Aviation royale canadienne.
« Cet équipement inclus notamment des véhicules tactiques et blindés, ainsi que des provisions. », indique Affaires mondiales Canada dans un communiqué, hier.
Au total, Port-au-Prince a consenti 12 millions de dollars pour cette opération d’achat, mais la livraison est une gratuité des États-Unis et du Canada selon une source proche du dossier.
« Le Canada et les États-Unis restent déterminés à soutenir la PNH dans son travail de protection et de service du peuple haïtien. », précisent les autorités canadiennes qui annoncent, par ailleurs, une série de formation de nouveaux policiers en vue de renforcer les rangs de la Police nationale d’Haïti (PNH)
« Nos gouvernements travailleront avec les partenaires haïtiens pour renforcer la capacité d’Haïti à former des policiers supplémentaires et à améliorer les opérations de mise en application de la loi. »,indique un communiqué conjoint des USA et du Canada.
Manque de fonds
Toutefois les fonds nécessaires à la mise en place de ce programme demeure sous-financer et les deux pays disent encourager les partenaires internationaux à apporter leur quotepart au projet.
« De concert avec le gouvernement d’Haïti, le Canada et les États-Unis insistent sur l’importance de travailler ensemble pour soutenir le rétablissement de la sécurité en Haïti. », écrit Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères.
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau, de son côté, cherche à rallier le plus de partenaires autour de l’effort international au profit d’Haïti.
En ce sens, il a eu un entretien, vendredi, avec le président de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Surinamien Chandrikapersad Santokhi. Les deux hommes ont échangé leur point de vue sur la crise haïtienne.
Ils ont exprimé leur profonde inquiétude concernant les barrages dans la capitale haïtienne, notamment au terminal de Varreux, ce qui complique l’approvisionnement en eau, en essence et par voie de conséquence l’aide humanitaire au plus vulnérables.
Sanctions canadiennes ?
« Bagay sa leu poul fini » (Il est temps que cela cesse) a écrit sur sa page Facebook, le député libéral d’origine haïtienne Emmanuel Dubourg avec l’hashtag #Haïti # sanctions
Le député de Bourassa semble décliner une d’entrevue avec In Texto sur le sujet. Toutefois sur Facebook il soutient qu’«il faut imposer des sanctions à ces oligarques qui dilapident les ressources d’Haïti»
Interrogées à savoir si à l’instar des USA, Ottawa a déjà pris de pareilles mesures, Affaires mondiales Canada n’a toujours daigné nous répondre.
Toutefois l’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière juge que le temps est venu d’envisager sérieusement le recours aux sanctions.
« Des sanctions non seulement pour les chefs de gang, mais pour ceux qui facilitent leur travail, ceux qui les soutiennent, ceux qui les financent. Donc, il y a toute une infrastructure, il y a toute une constellation d’acteurs politiques, d’acteurs économiques corrompus. », dit-il en entrevue à Radio-Canada.
Il précise que ce n’est pas toute la classe politique, ni celle du monde des affaires, qui est montrée du doigt, mais plutôt certaines personnes aux intentions moins nobles.
Les États-Unis ont annoncé une série de sanctions contre ceux qui financent appuient, entretiennent le bandes armées au pays. Selon Washington, d’autres pays de la communauté internationale travaillent à faire de même.