Haïtien et vin/ Folonari Valpolicella Ripasso 2016
Voilà un vin rouge particulièrement intéressant à découvrir. Il est élevé en Vénétie, sur les coteaux du Lac de Garde qui, comme son nom l’indique, limite les amplitudes de température et permet à la vigne de croitre paisiblement.
Les cépages sont originaux et autochtones, le Corvina est majoritaire, suivi par le Rondinella et le Molinara. La particularité du vin que nous allons découvrir aujourd’hui est le Ripasso. L’appellation Ripasso (littéralement « repasse »), désigne une refermentation du vin sur du raisin passerillé.
Cette conservation peut durer de quelques jours à plusieurs mois. Ce processus donne plus de caractère et de corps au vin et élève son degré alcoolique.
C’est cette nouvelle étape intermédiaire pratiquée dans le valpolicella qui explique que ce vin n’arrive sur le marché qu’au minimum deux ans après la vendange. Ceci justifie du même coup son coût assez élevé. Au niveau du goût, c’est la présence caractéristique de fruits cuits, cerise et pruneau, qui fait son originalité.
Le Valpolicella a acquis ses lettres de noblesse au fil des ans. Il y a trente ou quarante ans, c’était le vin courant servi dans les pizzerias, léger et bon marché. Comme étudiant, les demis de valpo défilaient à notre table ou nous dégustions des Quattro Stagioni aromatiques.
Aujourd’hui c’est devenu un vin recherché dont l’Amarone représente le summum. L’Amarone est un vin extraordinaire, capiteux, titrant souvent 14,5 degrés d’alcool.
Il est aussi cher que recherché et à moins de 40 dollars la bouteille, on oublie. Le Salette est certainement le meilleur que j’aie dégusté, on le trouve à la SAQ pour la bagatelle de 66,50 $ !
Alors, passons à la dégustation du vin du jour. Comme toujours, le verre ballon s’impose. La couleur du vin est d’un rubis assez intense et la collerette rouge entre le bord du verre et le vin confirme qu’il s’agit d’un vin qui a déjà de la bouteille.
C’est un 2016, ne l’oublions pas ! Son nez permet enfin de faire étalage d’un adjectif savant qui vous pose son homme en groupe de dégustation : empyreumatique ! Cet adjectif passe-partout évoque les parfums de type fumé (cendre, suie), grillé (biscotte, pain), torréfié (café, moka, cacao), et brûlé (caoutchouc, goudron).
Il apparaît souvent lors de la dégustation de vins, mais a également sa place chez les amateurs de cigares. Pour le nez du vin qui nous concerne, c’est surtout le cacao et la biscotte qui dominent. Le passage Ripasso peut se déceler avec des odeurs d’herbes et d’épices. En faisant tourner le vin dans le verre, on a la confirmation d’un vin tannique et bien vinifié.
En bouche, on retrouve de manière assez précise les données olfactives, avec la cerise et le pruneau confits en prime. La longueur en bouche est assez persistante. Ce vin mérite d’accompagner une bonne viande rouge ou un rôti en sauce.
Folonari Valpolicella Ripasso Classico Superiore 2016 DOC 18,90 CAD, disponible à la SAQ
DOC = Denominazione Di Origine Controllata
À noter qu’en ce moment il est vendu avec un rabais de 1 $ et 500 points bonus.
Alain Bernard