Immigration temporaire: Québec impose un moratoire à Montréal - Intexto, jounal nou
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Si un employeur dans la région de Montréal vous propose un salaire de moins de $ 57 000, vous ne pourrez pas faire une demande d’immigration temporaire au Québec à compter du 3 septembre prochain pour les six prochains mois. Le premier ministre, François Legault, et la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, annoncent des mesures pour freiner la croissance du nombre de résidents non permanents à Montréal.
Toutefois, des exemptions sont prévues pour les demandes liées à certains secteurs stratégiques d’activité économique comme la santé, l’éducation, la construction, l’agriculture et la transformation alimentaire.
« On doit absolument réduire le nombre d’immigrants temporaires à Montréal pour protéger le français. On doit aussi protéger nos services publics et réduire la pression sur le logement », a dit François Legault, premier ministre du Québec dans un communiqué avant d’accuser encore une fois le gouvernement fédéral comme « grand responsable de l’explosion du nombre d’immigrants temporaires au Québec ».
«On s’attend aussi à ce que le gouvernement fédéral agisse rapidement pour freiner l’arrivée importante d’immigrants temporaires, dont une bonne partie est sous sa responsabilité», a-t-il ajouté.
Le gouvernement entend également se doter de leviers juridiques pour mieux encadrer la venue d’étudiants étrangers sur son territoire. Il est nécessaire de pouvoir limiter le nombre de demandes faites par les étudiants étrangers en fonction de plusieurs facteurs comme le type d’établissement, le nombre d’étudiants étrangers par établissement, la région, le niveau d’études, etc. Un projet de loi sera déposé cet automne à cet effet et visera également à permettre un meilleur suivi de la situation des étudiants étrangers sur le territoire afin d’appuyer la mise en application de limitations et d’encadrement ciblés.
« Le Québec pose aujourd’hui un geste fort pour réduire l’immigration temporaire avec les leviers dont il dispose et entend se doter prochainement d’un plus grand nombre d’entre eux pour mieux encadrer l’arrivée d’étudiants étrangers », a déclaré pour sa part la ministre de l’Immigration, Christine Frechette.
Rappelons que le nombre de résidents permanents présents au Québec, principalement des demandeurs d’asile, des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants étrangers, a presque doublé entre 2021 et 2024, passant d’environ 300 000 à 600 000 au 1er avril 2024. Le premier ministre a également réitéré les attentes du Québec envers Ottawa afin de réduire de 50 % le nombre de demandeurs d’asile et de travailleurs étrangers temporaires. Un système de répartition des demandeurs d’asile devrait être mis sur pied en collaboration avec le fédéral et l’ensemble des états fédérés d’ici la fin du mois de septembre.
• L’île de Montréal a accueilli près du quart (23,5 %) des travailleurs non agricoles du Programme de travailleurs étrangers temporaires au 31 décembre 2023. De plus, 81 % des personnes ayant présenté une demande d’asile depuis le Québec en 2022 et en 2023 résident sur l’île de Montréal.
• Chez les résidents non permanents, le taux de chômage dans la région métropolitaine de recensement (RMR) était de 13 %, comparativement à 6,1 % pour l’ensemble de la population en juin 2024.
• À compter du 3 septembre prochain, la réception de toute nouvelle demande d’EIMT pour les offres d’emplois du PTET situées dans l’île de Montréal dont le salaire offert est inférieur au salaire médian du Québec, qui s’élève actuellement à 27,47 $/h (soit 57 137 $ par année), sera suspendue pour une période de six mois. Cette suspension inclut les demandes présentées dans le cadre du traitement simplifié et celles visant à prolonger l’emploi d’un travailleur étranger occupant déjà un emploi au Québec.