La police cherche des «agents de changement» dans les ethnies
Diversité, représentativité, dialogue, ouverture, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui veut « être à l’image de la ville » lance une vaste campagne de recrutement au sein des communautés culturelles, en les appelant à devenir, eux-mêmes, des «agents de changement».
Cette vaste mobilisation a été lancée, jeudi dernier, par l’inspecteur Miguel Alston dans le quartier Saint-Michel entouré de cadets et policiers de la diversité comme le sergent Evens Guercy, d’origine haïtienne.
« Je veux démystifier les questionnements que les gens auraient par rapport à ce métier que je fais depuis 18 ans.», lance le sergent qui joue aussi le rôle d’ambassadeur de la campagne.
La promotion du métier de policier vise les jeunes du secondaire aussi bien que ceux qui sortent des universités à travers le programme AEC diversité
- « On connait une augmentation de plus de 50% pour le programme.» révèle l’inspecteur Alston.
- Pour ce qu’il s’agit des cadets, le SPVM parle, en cette année 2021, parle de 38% de représentation des minorités.
La campagne commence, d’ailleurs, par un projet pilote lancé dans Saint-Michel et qui consiste en des ateliers, dès le mois de septembre prochain, dans une école secondaire du quartier. Le but est de rendre plus clair, pour les jeunes, le travail et le métier de policier.
« Malheureusement ce qui fait mauvaise presse ce sont de mauvaises interventions, alors on y travaille très fort notamment dans la formation des policiers sur les interpellations.»-Miguel Alston
La police et la natation
La campagne de recrutement risque de buter à des obstacles auprès des communautés culturelles, en ce qui a trait à certaines exigences.
Québec est la seule province au Canada à demander un test de natation dûment réussi, et de haut niveau, pour devenir policier. Certains Collèges qui enseignent la Technique policière l’exigeaient même à l’admission, tandis que qu’autres la réclamaient à la sortie.
« On est en train de voir comment uniformiser tout cela.» tempère l’inspecteur de police, responsable de la campagne.
Or, la natation, dans les communautés ethniques, n’est pas un sport ou une activité trop pratiquée. Et le SPVM n’entend rien changé de ce côté-là.
«Il n’est pas question de réduire nos critères d’embauche. Bien au contraire, nous voulons les meilleurs candidats possible et qu’ils soient le reflet de la population.» M. Alston
Il propose plutôt des mesures d’accompagnement pour les candidats qui auraient des difficultés avec la natation en leur offrant du mentorat tout au long de leur formation au CEGEP ou en repoussant le test de natation dans tous les Collèges à la fin du processus, et non au début.
À cet effet, le SPVM participe à un Comité de révision des critères d’admission aux Collèges. Ce groupe comprend aussi les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Sécurité publique, l’École nationale de police et les Collèges.
Car, admet l’inspecteur Alston, qui lui-même fait partie des minorités ethniques, « effectivement il y a certaines communautés ethnoculturelles qui n’ont pas eu d’enseignements de natation »
« On a des collègues avec nous qui nous disent : au début je nageais comme une roche. Mais après l’entrainement ils ont réussi à répondre aux examens.»-Miguel Alston
Il rappelle que, dans certaines interventions, il peut y avoir des sauvetages riverains que les policiers vont devoir executer, ce pourquoi le Québec continue, selon lui, d’exiger la natation.
« Est-ce que cela cause de l’exclusion, de la discrimination chez les futurs candidats? On va faire ces analyses-là.», indique M. Alston lorsqu’on l’interroge sur le travail de ce Comité de révision des critères d’embauche.
« Je nage correct… »
Le sergent Evens Guercy, ambassadeur de la campagne, est d’origine haïtienne. Avant de devenir policier, il nageait «comme une roche».
In Texto lui a posé la question de savoir s’il nageait comme un poisson aujourd’hui. «Je nage correct…», dit-il sans hésitation
« …. Je n’étais pas un très bon nageur. Mais j’ai fait des efforts pour passer mes tests de natation.», ajoute le sergent pour convaincre les jeunes des communautés ethnoculturelles à se lancer dans la carrière de la police même s’ils ne sont pas trop à l’aise avec l’eau aujourd’hui.
Racisme?
Quant au sergent Guercy, il dit n’avoir pas été victime de racisme ou de discrimination en 18 ans de carrière au sein du SPVM.
«Honnêtement j’ai été chanceux, dit-il. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des collègues qui l’ont vécu. Je ne veux pas nier que cela existe, mais moi personnellement, non. »
Son explication : « Je fais un métier qui est passionnant pour moi et j’inspire le respect à mes collègues.»
Evens Guercy est très impliqué également dans le communautaire. Il travaille beaucoup avec des jeunes dans le quartier Saint-Michel en particulier.
Pour les mettre en confiance et susciter leur intérêt dans le cadre de cette campagne, il rappelle que les policiers ont la possibilité d’évoluer dans 150 domaines au SPVM.
«Ce n’est pas juste courir après les voleurs la police.», dit-il.
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