Après les consternations d’usage, Ottawa enjoint tous les acteurs de la crie haïtienne à dialoguer en vue de trouver  un « accord politique » entre les forces vives du pays.

C’est le ministre canadien des Affaires étrangères, Marc Garneau, qui en fait la demande en réponse un courriel de In Texto autour de la position du Canada. Cette position suit celle du reste de la communauté internationale.

« Le Canada, comme d’autres acteurs clés de la communauté internationale en Haïti, s’engage à poursuivre le travail nécessaire avec le Premier ministre a.i. Joseph et le gouvernement intérimaire afin d’assurer la paix et la stabilité et d’entamer un dialogue inclusif avec tous les partis politiques et toutes les forces vives de la société. », indique Grantly Franklin, porte-parole de Affaires mondiales Canada

« Le Canada est solidaire du peuple haïtien en ces temps difficiles et incertains. Nos deux pays sont unis par une forte amitié, fondée sur des liens interpersonnels durables. » avait déclaré le premier ministre Justin Trudeau quelques après l’assassinat de Jovenel Moïse dans la nuit d6 au 7 juillet dernier en résidence à Pèlerin-5, en banlieue de Port-au-Prince.

Le gouvernement canadien dit vouloir « poursuivre le travail nécessaire avec le Premier ministre a.i. Joseph et le gouvernement intérimaire afin d’assurer la paix et la stabilité. » Ottawa précise du même souffle qu’il est nécessaire « d’entamer un dialogue inclusif avec tous les partis politiques et toutes les forces vives de la société. »

« Nous encourageons toutes les différentes parties prenantes, y compris le PM a.i. Joseph, à entreprendre un dialogue inclusif portant sur les prochaines étapes critiques, vers l’établissement d’un accord politique visant à stabiliser le pays et à organiser les élections à venir. »–

Position du Canada

À l’instar des États-Unis les Canadiens parlent de joutes électorales « avant la fin de l’année, comme prévu dans le contexte actuel par la constitution

Par ailleurs, une «  Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti » bien que « consternée par l’assassinat de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse », appelle « à la mobilisation de la diaspora et à la solidarité au Canada et ailleurs pour le respect de la vie, de la dignité et de la souveraineté haïtienne. »

La position de la Coalition

Cet assassinat s’inscrit dans un cycle de violence et d’impunité marquant la crise profonde que le pays connaît depuis l’avènement au pouvoir du régime PHTK (Parti Haïtien Tèt Kale), il y a de cela 10 ans.

Une crise qui s’est détériorée depuis 2018 avec la perpétration de plusieurs massacres par le régime et ses acolytes. Cet assassinat couronne également le processus de destruction systématique des institutions haïtiennes.

 L’ancien président Jovenel Moïse, qui dirigeait le pays par décret depuis 2020 après le démantèlement du parlement et dont le mandat avait pris fin en février 2021, est demeuré au pouvoir en violation des prescrits de la constitution de 1987.

Les dérives dictatoriales de Jovenel Moïse ainsi que la corruption et la prédation économique généralisées par son régime ont été systématiquement dénoncées par de larges pans de la société civile.

Les mobilisations populaires et les attaques répétées contre l’État de droit n’ont pas empêché l’appui indéfectible du Core Group (auquel appartient le Canada) à ce régime de terreur et le silence des médias internationaux sur cet état de fait.   

 Nous réitérons notre soutien au peuple haïtien et à sa lutte continue pour l’auto-détermination. Nous maintenons notre position contre toute ingérence étrangère en Haïti et prônons une solution haïtienne à cette crise. Nous encourageons une transition en rupture avec la gouvernance du régime destructif du PHTK. Nous exigeons la fin de l’impunité, des injustices et inégalités ainsi que de la banalisation de la vie.

 La Coalition appelle à la mobilisation de la diaspora et à la solidarité au Canada et ailleurs pour le respect de la vie, de la dignité et de la souveraineté haïtienne!