Le SPVM et le «jeu des racistes»
Le conseiller stratégique indépendant du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Frédéric Boisrond, appelle l’institution policière à ne pas «faire le jeu des racistes» au sein de la société et à aller au-delà de la Politique sur les interpellations.
Le sociologue québécois d’origine haïtienne accompagne le SPVM dans la mise en œuvre de cette nouvelle façon de faire depuis peu et souhaite mettre les autorités policières au «défi».
« Un des défis importants pour moi, ce sont les gens qui appellent la police pour dénoncer des jeunes dans les parcs », dit-il.
« Quand la police exécute ces choses-là sans questionner les intentions de ces personnes, et bien la police fait le rôle des racistes »-
Frédéric Boisrond.
Le sociologue invite les autorités à amender les gens qui s’adonnent à cette pratique basée « sur du racisme » pur selon lui, car « lorsque mon alarme sonne trois fois sans raison, on me fait payer ». Il rappelle aussi que les déplacements des patrouilles de police sur des cas comme cela ont un coût financier et un coût social également.
« Des jeunes se retrouvent avec des dossiers à la police alors qu’ils n’ont absolument rien fait.», déplore le conseiller stratégique indépendant du SPVM
18 à 24 mois
Outre le racisme au sein de la population qu’il veut combattre, Frédéric Boisrond se fixe un deuxième défi dans le cadre de ce mandat qui ne devrait pas dépasser « 18 à 24 mois ». « Je l’ai limité dans le temps afin d’éviter toutes accointances », dit-il avec le système.
Le sociologue connu pour son coté décapant dit vouloir veiller à ce que cette Politique ne devienne un tas de poussière au fil des mois sans que rien se règle. « Elle ne peut pas rester sur les tablettes, c’est mon deuxième défi », confie-t-il à In Texto.
Les recherches ont montré que les personnes des communautés culturelles sont interpellées jusqu’à 4 fois plus que les autres.
« Dans un an, est-ce qu’on va être à 3, 2,1 ou 0? C’est ça qui m’intéresse. S’il n’y aura pas de régression, ce sera mon rôle à moi de soulever ces questions-là »
Il a enseigné au CEGEP Bois-de Boulogne et à l’Université McGill, intervient régulièrement sur la Première chaine de Radio-Canada, dans la presse écrite et sur les médias sociaux. « Je préfère vous avertir… c’est dans la Sociologie de l’action que je me sens le plus efficace. »
En 2015, il a publié « Au nom du peuple et du fric et du sain d’esprit ». En 2017, il a proposé « Ferme les yeux, ouvre la bouche, avale ». En 2020, « Inconduites, tweets et autres bullshits d’une élite en faillite ».
Ses 3 livres portent sur l’état de la démocratie dans le monde. « Avec de tels titres, vous pouvez deviner que j’analyse les faits, je prends position, j’identifie les malandrins, je déboulonne les vauriens et j’épingle les malfrats un voyou à la fois. »
Il a dit à In Texto
« Je ne suis pas policier, je ne suis pas attaché au SPVM.»
« Je critiquerai le SPVM. C’est ce pourquoi, on me mandate.»
« On ne peut s’arrêter juste à une Politique sur les interpellations, Il doit y avoir d’autres mesures.»
Vous pourriez aussi aimer!
One Comment on “Le SPVM et le «jeu des racistes»”
Comments are closed.
J`admire la détermination et la volonté de M. Boisrond de faire bouger les choses de l’ intérieur du système du SPVM.
Est-ce qu’ il aura vraiment les coudées franches pour pouvoir recommander les réformes nécessaires qui mettront définitivement un terme aux pratiques racistes de cette institution de police?
Laissera-t-il utiliser juste pour réaliser un coup de marketing institutionnel imposé par le mouvement anti-raciste de l’heure?
Je ne peux m’empêcher d’être très perplexe…