Photo: THE CANADIAN PRESS/Chris Young

La Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISRC) devrait suspendre les audiences prévues pour les « anges-gardiens » afin de faciliter la mise en place du programme spécial de régularisation.

C’est ce que confirme à In Texto, Emmanuel Dubourg, député fédéral de Bourassa d’origine haïtienne et qui était au cœur des discussions entre le fédéral et Québec pour l’implémentation de cette mesure.

« La Commission va suspendre, pendant ce temps-là, les audiences », a-t-il dit en réponse à une question sur les personnes qui sont très avancées dans e processus et qui avaient des rendez-vous devant les tribunaux d’immigration.

Le programme mis sur pied à la faveur de la pandémie offre une voix rapide à ceux qui ont risqué leur vie à prendre soins des malades à un moment où la plupart des travailleurs fuyaient les centres hospitaliers et autres maison de santé.

«Les circonstances actuelles justifient la prise de mesures exceptionnelles en reconnaissance des services rendus au cours de la pandémie par ces personnes qui font face à un avenir incertain au Canada.»-

argumente  Marco E. L. Mendicino, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

En vertu de cette mesure, les demandeurs d’asile de partout au pays qui travaillent aux premières lignes et fournissent des soins directs aux patients dans des établissements de soins de santé pourront présenter une demande de résidence permanente s’ils répondent aux critères.

Le Québec accordera un Certificat de sélection (CS) aux personnes admissibles à cette mesure spéciale qui souhaitent résider au Québec.

Pour être admissibles, les demandeurs doivent répondre à l’ensemble des critères suivants :

•         avoir présenté une demande d’asile avant le 13 mars 2020;

•         avoir obtenu un permis de travail après avoir présenté une demande d’asile;

•         avoir travaillé, dans le secteur des soins de santé, dans des établissements de soins de santé (par exemple, les hôpitaux, maisons de soins de longue durée, soins à domicile par une organisation ou une agence, résidences avec services d’assistance personnelle);

•         avoir travaillé dans une profession désignée pendant au moins 120 heures entre le 13 mars et le 14 août 2020. Les professions désignées visées par cette mesure spéciale sont les suivantes : préposés aux bénéficiaires, infirmiers/infirmières, aides-infirmiers/aides infirmières, associés au service de soins aux patients et aides aux préposés aux bénéficiaires et les travailleurs de soutien à domicile;

•         démontrer qu’ils possèdent 6 mois d’expérience dans la profession désignée avant d’obtenir la résidence permanente. Les demandeurs auront jusqu’au 31 août 2021 pour acquérir cette expérience;

•         détenir un Certificat de sélection du Québec (CSQ) si la demande est présentée avec l’intention de résider au Québec;

•         satisfaire aux exigences d’admissibilité actuelles, notamment en matière de criminalité, de sécurité et de santé.

Déception

La Concertation Haïtienne pour les migrants (CHPM), Debout pour la dignité et plusieurs autres groupes et personnalités appelaient à l’octroi de la résidence permanente à tous les travailleurs essentiels. Québec s’y opposait catégoriquement alors que du coté  du Canada, le gouvernement était plutôt ouvert à cela.

« Québec avait sa façon de voir le programme. Nous aussi, a dit le député Emmanuel Dubourg. Finalement on est arrivé à une entente.»

Le parti Québec solidaire se dit très déçu de la position de Québec dans ce dossier. Le député Andres Fontecilla, porte-parole en matière d’immigration indique que la formation politique va continuer à se battre en chambre pour que le programme soit accessible à tous les travailleurs essentiels