Mairie de Montréal: «Pourquoi pas? »
Balarama Holness nous retourne la question, tout bonnement, lorsqu’on lui demande : mais pourquoi vous visez Montréal alors que, en 2017, vous étiez candidat à la mairie d’arrondissement de Montréal-Nord?
Et, de manière plus détaillée, il nous explique que les arrondissements n’ont pas, les ressources, l’attention, le budget pour répondre aux besoins de tous les citoyens.
«On ne peut pas juste miser sur un arrondissement. Notre objectif est d’étendre tous nos enjeux sur toute la ville.», dit-il.
De mai à juillet 2018 l’actuel candidat à la mairie et ses amis avaient arpenté mosquée, église, fête populaire, terrain de soccer, parc, pour recueillir plus de 22 000 signatures qui lui conférait un droit d’initiative en vue d’une Consultation publique sur le racisme et la discrimination systémique à la Ville. Il en est découlé 38 recommandations que la Ville est en train de mettre en application.
Et depuis quelques mois, fort de cette initiative, il crée son propre parti politique: « Mouvement Montréal » avec un objectif d’amasser 100 000 dollars comme budget de campagne électorale.
«Les personnes organisées vont toujours battre de l’argent organisé.», avance M.Holness comme pour admettre que les dépenses prévues sont plutôt maigres.
Diversité
C’est enjeu ainsi que le racisme systémique ou l’inclusion demeurent des incontournables sur l’échiquier au point où tous les partis politiques tentent de présenter des candidats de la diversité « ici et là »
« Montréal est encore confortable avec ça », tance un peu Balarama Holness.Mais, iIl n’aime pas trop tremper cette question dans la sauce électorale
« Je ne me lance pas en tant que minorité visible, dit-il, et je n’espère pas que vous allez voter pour moi parce que je suis de la diversité.»
Son père Jamaïcain et sa mère Québécoise (Blanche) le candidat à la mairie de Montréal a les yeux verts et la peau brun.
« Il y a des gens qui vont associer mes origines. Mon identité a sûrement une place dans le discours public. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle quelqu’un va voter pour moi.», répète Balarama Holness
« Pas parce que j’ai les yeux verts et la peau brun. Mais parce que mes politiques sont plus honnêtes, plus transparentes»
B. Holness
Trop de TVQ à Québec
Justement, ses politiques visent l’environnement, un plan de ré-allocation de fonds (680 millions) au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), des logements sociaux et abordables et une politique économique différente de celle appliquée actuellement.
Il propose des changements dans les relations avec Québec. Paradoxalement, Montréal a un pouvoir de taxes et un PIB (produit intérieur brut) de 200 milliards alors que son budget est de l’ordre d’une bagatelle somme de 6 milliards, « car on donne tout à Québec.»
« Montréal a dû demander 263 millions du provincial pour balancer notre budget en 2020 », déplore le candidat
«Je vais proposer que Montréal réserve un % du TVQ et que cela reste à MTL. Je vais analyser tout cela avec nos économistes», annonce le candidat si jamais il est élu.
C’est l’ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui avait soulevé la question sans jamais aller jusqu’au bout de sa pensée. « Personne n’a eu le courage de dire cela à Québec.», fustige l’aspirant maire de Montréal.
D’autres enjeux au niveau du pouvoir municipal sont à soulever également comme la question du statut de métropole « qui ne fonctionne pas » convenablement, selon lui.
En matière d’aménagement du territoire, Balarama Holness compte agir aussi. Il veut « connecter les arrondissements aux périphéries de la ville.»
Il a dit
À propos de définancement
« Je n’aime pas parler de définancement. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Je préfère réallocation de fonds. »
Profilage
« Si on élimine la question, on aurait moins besoin de la police. Ça leur donne une raison d’agmenter leur budget »
Réforme judiciaire
« Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) n’est pas indépendant, la déontologie policière non plus. Il faut les réformer.»
« Ça prend des caméras portatives pour tous les policiers. Les images vont dire toute la vérité et pas les policiers. »