Mois de l’histoire des Noirs: un timbre mais pas une Place à Montréal - Intexto, Journal Nou
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Postes Canada a dévoilé, hier, un timbre à l’effigie de Marie-Josèphe Angélique dans le cadre du lancement du Mois de l’histoire des Noirs. Il s’agit d’une esclave noire à l’époque de la Nouvelle-France achetée en 1725 par François Poulin de Francheville, un marchand de Montréal, et revendue en 1734 à François-Étienne Cugnet, un éminent citoyen établi à Québec.
En apprenant qu’elle est vendue, Marie-Josèphe-Angélique s’enfuit. La même année, un feu rase en partie le quartier des marchands de Montréal ainsi que l’Hôtel-Dieu de Montréal. Elle est rapidement accusée d’avoir initié l’incendie. Retrouvée, elle est jugée coupable et condamnée à mort.
En 2013, le Conseil municipal à l’unanimité a nommé une place à sa mémoire et quatre ans a voté une résolution en ce sens. « J’y étais » rappelle le député de Viau Frantz Benjamin qui interpellait lors du 8e Sommet Afro l’actuel président du Comité exécutif, Luc Rabouin, présent lui aussi.
Cette place, d’une superficie de 0,3ha, est située à l’intersection de l’avenue Viger Est et de l’avenue de l’Hôtel-de-Ville, à Montréal, dans l’arrondissement de Ville-Marie. «J’espère que par votre présence ici comme président du Comité exécutif vous allez vous assurer que ce projet puisse, pour l’ensemble des Montréalais en particulier les communautés noires, se matérialiser », a lancé le député de Viau à M. Rabouin.
Mais la Place a déjà changé de nom. Elle s’appelle dorénavant «Place des Montréalaises » après que la Commission de toponymie de la Ville de Montréal l’ait baptisée, le 20 février 2012, au nom de cette ancienne esclave noire pendue à Montréal et entérinée par une résolution en 2012.
La Ville de Montréal tiendra-t-elle sa promesse du 12 février 2012 de nommer la grande place adjacente à la station Champ-de-Mars en l’honneur de Marie-Josèphe Angélique? Depuis d’importants investissements, cet espace a été rebaptisé Place des Montréalaises.
Sur sa page Facebook, M.Staco ajoute que c’est une bonne idée d’avoir une Place des Montréalaises, mais qu’elle «ne devrait pas se concrétiser au détriment d’une autre ».
« La Ville devrait engager un dialogue avec la communauté afin de s’assurer que la promesse faite soit réalisée dans son essence et non dans la symbolique », a-t-il ajouté.
«Les luttes des communautés noires sont intimement liées aux luttes sociales du Québec. La lutte contre le racisme, contre l’exclusion sont toutes québécoises. »
M. Rabouin qui avait pris la parole lors du Sommet au cours duquel il a été interpellé par le député de Viau, n’avait réagi sur cette question.
Marie-Josèphe-Angélique est pendue et son corps est brûlé. En raison du manque de preuves, de ses aveux obtenus sous la torture et de sa condition d’esclave qui faisait d’elle le bouc émissaire idéal, sa culpabilité est aujourd’hui remise en question. La mémoire de Marie-Josèphe-Angélique a été réhabilitée durant la décennie 2010, au cours de laquelle son histoire est devenue un symbole de la liberté et de la résistance des Noirs face à l’esclavagisme.