Montréal-Nord/COVID: la santé mentale des immigrants atteinte
Manque de matériels en quantité suffisante, anxiété, perte d’emploi, manque de nourriture, mais c’est surtout la santé mentale des Nord-Montréalais (en majorité des immigrants) qui en bave au cours de la pandémie.
C’est ce que révèle un coup de sonde réalisé par le Centre de soutien aux organismes communautaires (CSOC) auprès de 1494 répondants, situés majoritairement dans l’Est et le Centre du quartier.
« Le pourcentage de personnes aux prises avec la santé est de 21%. C’est quand même beaucoup.»,
C’est ce que souligne Massyl Tamzali, agent de recherche responsable de l’analyse des données de ce projet proposé par la Table de quartier et réalisé par le CSOC et ses partenaires.
Les objectifs du projet étaient de sensibiliser et d’informer la population sur la situation de la pandémie, les consignes et les mesures sanitaires. Il était question aussi de recueillir des informations et de les faire remonter aux autorités de la santé.
Et la quarantaine d’agents de relais ayant arpenté l’arrondissement se sont rendu compte que la majorité des gens avait un bon comportement face à la COVID.
- 94% déclarent tousser dans leur coude (72% toujours et 22% parfois)
- 98% respectent le port du masque obligatoire (86% toujours et 12% parfois)
- 99% procèdent au lavage régulier de leurs mains (86% toujours et 15% parfois)
- 98% respectent la distanciation physique (70% toujours et 28% parfois)
- 77% savent où se rendre pour faire un test de dépistage à la COVID-19
- 51% lavent systématiquement leur masque après chaque utilisation
Sur la base de ces chiffres le projet fait plusieurs recommandations dont une au public et aux médias. Le CSOC appelle à « déstigmatiser l’image de l’arrondissement, étant donné que la population nord-montréalaise est bien informée et qu’elle connaît et respecte les mesures sanitaires».
Le CSOC parle de la nécessité également d’ « interpeller les autorités gouvernementales sur les besoins en matière de santé mentale et d’aide à l’emploi.»
Toutefois, là où ça craint beaucoup c’est au niveau des besoins urgents. Par exemple, un total de 76 répondants ont souhaité recevoir un appel pour mieux cerner leur besoin pour toute sorte de raisons.
- 56% des répondants ont déclaré ressentir du stress, de la peur ou de l’anxiété (37% oui et 19% parfois)
- 13% sont affectés par une perte d’emploi
- 7% éprouvent des difficultés à se nourrir
- 21% connaissent une souffrance psychique (isolement, intégration, problèmes familiaux, etc)
- 14% ne disposent pas de matériel sanitaire en quantité suffisante
Parole citoyenne
Le formulaire soumis aux répondants comportait une section commentaire. Les riverains de Montréal-Nord n’ont pas manqué d’y griffonner leur ressenti. Près de 300 commentaires ont été recensés dont voici la quintessence :
- Manque de nuance ou de clarté dans le questionnaire
- Questionnaire enrichissant
- Disposer d’une ressource gouvernementale pour la prochaine pandémie
- Trouver plus de banques alimentaires et de la nourriture plus consistante
- Isolement difficile à vivre
- Manque de contacts physiques
- La distanciation est difficile
- Difficulté avec l’agressivité des gens
- Difficulté à faire garder les enfants
- Difficile de bien manger et avoir une routine
- Manque d’activités
- Manque d’argent
- Manque d’information
- Besoin alimentaire
- Sentiment de liberté bafouée
- Anxiété généralisée
- Peur de sortir de la maison
- Nettoie beaucoup, inquiet pour ses enfants
- N’a pas voulu répondre au questionnaire
- Stress des parents en période de rentrée scolaire
- Préfère masque jetable
- Pas d’argent pour masque et désinfectant
Notons que le projet financé par Centraide, coordonné par la Croix-Rouge canadienne, soutenu en matériel par l’arrondissement de Montréal-Nord avait une durée de quatre semaines. Des discussions sont en cours actuellement pour voir à son prolongement jusqu’à décembre en raison notamment de la 2e vague de la COVID-19