Mort de Jayson Colin: ses parents ont-ils le support du milieu? - Intexto, Journal Nou
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« On veut savoir ce qu’on va faire pour les autres Jayson qui restent.»_ Ronide Casséus
Dans le cadre d’un appel au calme et à la non-violence, Ronide Casséus et Roberson Berlus, les deux parents de Jayson Colin tué le 10 août dernier, ont dénoncé le fait qu’ils aient été laissés à eux-mêmes par les organismes du milieu, l’arrondissement entre autres après ce drame, des propos à prendre avec une pincette selon ces derniers.
« On n’a eu aucune aide, accompagnement, sollicitation des organismes, des institutions, affirme Mme Casséus, mère de Jayson Colin. Personne n’est venu voir comment on vivait cela. »
Personne, insiste-elle, mis à part la femme de François Legault, le premier ministre du Québec.
« Cela nous a étonnés qu’elle vienne jusqu’à Montréal-Nord pour nous écouter alors que les années qu’on a données c’est à Montréal-Nord.», renchérit son conjoint Roberson Berlus.
Les deux parents de la victime sont des intervenants qui travaillent à Montréal-Nord depuis une vingtaine d’années. M. Berlus est lui-même un travailleur de rue parmi trois dans l’arrondissement.
Bémol
Leurs propos semblent étonner et font sursauter plus d’un. À commencer par la mairesse Christine Black qui rappelle que « tout le monde a été chamboulé et le choc est grand pour tout Montréal-Nord.»
« Je suis vraiment désolée si la famille n’a pas senti davantage notre présence. Mais on a tenté d’être là. », assure la mairesse.
« On comprend que la famille vit une situation très difficile. On a tenté d’intervenir avec délicatesse. J’ai tenté personnellement de les appeler, j’ai donné un coup de main pour organiser la vigie, l’arrondissement sur le plan technique y était impliqué.», indique la mairesse.
Le RIIOH (Regroupement des intervenants et intervenantes d’origine Haïtiennes) de Montréal-Nord met aussi un bémol à tout cela en affirmant qu’un «soutien raisonnable » a été apporté à la famille.
« Oui. De façon individuelle et personnelle, on a reçu des appels, du soutien et des visites de membres de ces organismes», nuance Ronide Casséus lors d’une conversation téléphonique avec In Texto.
« Favoritisme » ?
Dans la foulée de leur appel au calme et à la non-violence, les parents de Jayson Colin déplorent également le manque de financement et surtout un « favoritisme» qui caractérise la distribution des subventions à des organismes qui travaillent dans ce domaine.
« Il y un problème structurel, il y a du favoritisme, des guerres de pouvoirs, la distribution des subventions est faite, mais on la questionne en fait»
Ils s’interrogent sur le fait que selon eux ces organismes ne rentrent pas dans le cadre d’un Plan de sécurité urbaine, « si jamais ce Plan existe.»
« Oui. Il y un plan à Montréal-Nord qui a été vu et revu avec les organismes.» note Christine Balck. La mairesse souligne de plus que le cadre d’attribution des financement est public et est géré par un comité indépendant dans des contextes d’appel à projet.
« Malgré tout ce qu’on fait est-ce que c’est suffisant? Absolument pas. »
Outre le financement de l’arrondissement limité selon la mairesse, la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec, le fédéral et des fondations financent des projets.
Non-violence : la famille a dit
« On veut savoir ce qu’on va faire pour les autres Jayson qui restent.»_ Ronide Casséus
«Tout le monde parle de Jayson mais il y a aussi trois autres jeunes qui ont été blessés et qui sont traumatisés»-Roberson Berlus
« Beaucoup pensent que le seul moyen de se défendre c’est la violence, mais cela va engendrer d’autres violences. On ne veut pas perdre d’autres Jayson.»
« Cela nous a coûté notre fils et cela pourra coûter à d’autres parents. À la fin de l’histoire ce sont des jeunes qui vont payer. Si rien n’est fait on aura des résultats comme aujourd’hui. »-Ronide Casséus
« Est-ce que Montréal-Nord et Montréal veulent que ces jeunes s’en sortent vraiment?»-Roberson Berlus