« On n’a pas fait justice à Fredy Villanueva »-Alain Arseneault
C’est ce qu’estime Me Alain Arseneault, l’avocat qui a défendu la jeune victime et sa famille, voilà 10 ans, face aux autorités et qui a fait en sorte qu’une enquête publique soit déclenchée autour de cette affaire.
Il participait jeudi dernier à une cérémonie, haute en émotion, en vue de commémoration le décès du Nord-Montréalais tué le 9 août 2008 à la suite d’une intervention policière qui a mal tourné.
En dépit d’un rapport du coroner Perreault assorti de recommandations majeures en ce qui a trait au profilage racial, notamment, l’homme de loi croit que l’essentiel n’a pas été fait dans cette affaire lors d’une courte déclaration au journal In Texto.
Même si tout le monde s’accorde à dire que Montréal-Nord n’est plus le même et que la mort de Fredy a mis à terre des barrières et des façons de faire, de nombreuses personnes ont de la misère à réaliser enfin cette thérapie collective.
Des sanglots dans la voix de Will Prosper, membre du Comité de soutien à la famille, l’ont forcé à interrompre son intervention pendant une bonne et longue minute.
Idem pour Jonathan Duguay qui était au parc, voilà 10 ans, lors de l’incident et qui est devenu intervenant auprès des jeunes aujourd’hui.
« Christine Black a pris une décision. Et moi je la respecte beaucoup Christine. Mais à la fin de la journée, il faudra se dire : comment est-ce qu’on va pouvoir faire le deuil de tout cela », a dit Jonathan Duguay.
Il parlait de la murale que lui et de nombreux groupes montréalais réclament. L’arrondissement opte plutôt pour une capsule temporelle sur une Place de l’espoir.
Ce rassemblement en l’honneur de Fredy a eu lieu au parc Henri-Bourassa où justement il a trouvé la mort, alors qu’il jouait au dé avec son frère et des amis. « Pourquoi? », se demandaient avec insistance plusieurs intervenants lors de la cérémonie.
Plusieurs minutes de recueillements ont été observées vers 19h, le moment précis ou le policier Jean-Loup Lapointe a tiré quatre balles en direction du jeune homme. Tout de suite après, Will Prosper, membre du Comité de soutien à la famille invite l’assistance à e suivre afin d’apposer un encadré sur la pancarte de la ville annonçant les travaux de construction de la Place de l’espoir.
On pouvait y lire après Place de Fredy avec une de ces superbes photos sous les applaudissements de la foule et des membres de la famille qui criait à tue-tête en espagnol « viva Freddy Villanueva ».
La foule a sillonné en silence quelques rues de la ville avec des bougies allumées avant de se disperser.
Ils ont dit
« Dans des enjeux aussi importants c’est nécessaire d’entendre et de rester sur le terrain pour les comprendre. Il faut rester ouvert, il faut s’assurer aussi que tout le travail de nos acteurs de nos activistes, je le dis avec beaucoup de franchise, ils font un travail qui permet d’entendre les préoccupations qui parfois ont été mal communiquées. »- Renée-Chantal Belinga, conseillère d’arrondissement Montréal-Nord et commissaire scolaire.
« Tout le monde à sa place sur l’échiquier. Il faut garder les canaux de communication ouverts partout pour qu’on continue à cheminer comme communauté »- Renée-Chantal Belinga
« La Commission d’enquête a démontré qu’il a vraiment eu profilage que F navait rien à se reprocher. Mais au-delà de ça, il n’y a pas eu de conséquences majeures pour ceux qui ont perpétré ce qui relève d’un assassinat. En fait c’est la culture policière qui assassine. Ce n’est pas le policier lui-même »- Amir Khadir député sortant de Mercier de Québec solidaire.
Des représentants du bureau du député fédéral de Bourassa Emmanuel Dubourg ont assisté à la commémoration.