Portneuf aide Pétion-Ville à lutter contre le feu
Haches, manteaux anti-feux, bottes, masques à oxygène, bombonne, entre autres, la ville de Portneuf (Québec) vient de faire don de tout cela et bien plus à la municipalité de Pétion-Ville (Haïti), des équipements d’une valeur de 500 000 dollars.
De plus, deux camions de pompiers récents (2011), que le maire Dominique Saint-Rock n’espérait pas lors de sa visite au Canada la semaine dernière, font partie du lot, ce qui porte à trois le nombre de camions dont dispose la commune.
« On doit défrayer des coûts de 20 000 dollars afin d’assurer le transport de tout cela en Haïti », indique Édith Germain, une Pétionvilloise de Montréal, chargée de monter un Comité de suivi de la visite du maire Saint-Rock.
Ce dernier espère que ces matériels pourront même servir à d’autres municipalités comme Port-au-Prince, Delmas ou Carrefour qui souffrent d’un manque criant d’équipements de pompiers.
Une vingtaine de sapeurs, dépourvus d’outils adéquats, mais d’une dizaine de bornes d’incendie fonctionnelles, s’affairent à combattre des feux dans au moins sept marchés de Pétion-Ville qui passent au feu trop souvent.
La politique du feu
Or, ces derniers temps, souligne le maire Dominique Saint-Rock, les marchés prennent feu à une fréquence très élevée.
« Malheureusement en Haïti, lorsque les gens ont besoin de régler leur compte politique, ils détruisent ce qui existe et les plus faibles sont souvent les premières victimes »-Dominique Saint-Rock en entrevue à In Texto, Journal Nou.
Une centaine de nouvelles bornes d’incendie devrait être installées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, principalement aux abords des marchés publics, dans le cadre d’un projet en cours de réalisation par la DINEPA, la Direction nationale de l’eau potable et l’assainissement.
Si le maire parait heureux de trouver ces équipements de pompiers mais il semble être moins fier que sa municipalité n’ait pas les moyens de défrayer, elle-même, les couts associés à ces démarches.
Selon ses prévisions budgétaires, cette ville qui accueille sept marchés communaux, de nombreux hôtels et restaurants de luxe et des commerces parfois florissants, aurait pu recevoir dans son assiette fiscale plus d’un milliard de dollars.
Mais en réalité, la mairie collecte moins de 250 millions de gourdes, soit moins que le quart de ces rentrées prévisionnelles. Les hôtels par exemple ont, d’office, des exonérations de sept ans par rapport à la taxe.
Lorsque le journal fait remarquer au maire que la plupart d’entre ces commerces qui bénéficient d’un congé de taxe au départ ont plus que sept ans d’opération, M. Saint-Rock évoque un vaste système de contournement des lois fiscales en Haïti.
«Tout dépend des contacts des propriétaires avec le pouvoir, certains vont tout simplement procéder à un réaménagement afin d’obtenir une nouvelle exonération et du coup contourner la municipalité »-Dominique Saint-Rock.